Il semble que la crise financière et les attaques israéliennes sur Ghaza aient contribué à ce que les Arabes se rencontrent. En effet, chaque crise fait naître une opportunité et l'opportunité du sommet économique arabe est d'unifier pour la première fois les efforts des Arabes afin de surmonter deux crises différentes, l'une économique et l'autre politique. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a quitté, hier, Doha, se trouve actuellement, à Koweit, pour prendre part à ce sommet, dont les travaux débutent aujourd'hui dans la capitale koweïtienne. Ce sommet, placé sous le signe de la solidarité avec le peuple palestinien de Ghaza, aura à se pencher sur plusieurs questions liées à l'action arabe commune en vue de parvenir à une meilleure intégration et complémentarité économique entre les pays arabes. La résolution prise à l'initiative du Koweït et de l'Egypte pour l'intensification des actions arabes communes dans les domaines économique, social et du développement, a défini six défis à relever par les pays arabes. Ces défis portent sur la réduction de la pauvreté et du taux de chômage parmi les citoyens arabes, l'amélioration du niveau de vie du citoyen arabe en général, la hausse du volume des échanges inter-arabes et la baisse du volume des investissements locaux. Les défis à relever concernent aussi la migration des cerveaux, des compétences et des capitaux arabes vers l'étranger, la faiblesse des infrastructures dans de nombreux pays arabes et l'inadéquation des contenus de l'enseignement avec les exigences du développement et de la compétitivité internationale. Selon les chiffres de l'Union des hommes d'affaires arabes, le total des investissements interarabes n'a pas dépassé au cours des 20 dernières années les 104 milliards de dollars, alors que le total des investissements arabes dirigés vers les pays étrangers a atteint 2 trillions de dollars. Aussi, les revenus de la région arabe ont dépassé le seuil d'un trillion de dollars. Il est prévu qu'ils atteignent en 2008 environ 1,26 trillion de dollars. La région a également enregistré, au cours des deux dernières années, un taux de croissance de 6,3 %. Mais, ces revenus ont-ils permis à la région de lutter contre la pauvreté et le chômage ?. D'autant plus que la plupart des richesses de la région proviennent du secteur pétrolier. Et ce secteur, bien qu'il engendre des revenus énormes, se caractérise par un faible taux d'emploi. Le résultat est un taux de chômage dans la région très élevé (14 % )surtout si on le compare à l'Europe et aux Etats-Unis. Le sommet arabe est donc une occasion pour que les pays arabes discutent de ces dossiers importants afin d'essayer de réaliser pour la première fois une complémentarité arabe. Le sommet, devrait également sortir avec des décisions exigeant d'Israël un retrait total de la bande de Ghaza et la nécessité d'ouvrir les points de passage, ainsi que la création d'un fonds pour la reconstruction de la ville. Adnane Cherih