S'il est impossible de s'opposer au fait que soit véhiculée la thèse selon laquelle les réformes économiques menées ou à mener dans les pays dits du Sud sont en faveur de ces derniers pour les habituer à la rigueur dans la gestion ou à leur apprendre la rationalité, il ne serait, par contre, pas normal de leur faire croire qu'ainsi, leurs économies seront performantes et pourront entrer en concurrence avec celles des pays étrangers riches et super développés. Le problème est que les élites locales contribuent à véhiculer cette thèse en lui accordant du crédit, tout simplement parce que leurs dirigeants politiques pensent qu'il s'agit d'une fatalité que d'entrer dans une mondialisation qui leur est imposée. La mondialisation est imposée par les puissances économiques et il se trouve justement que ces puissances le sont à la fois sur le plan économique et sur le plan militaire. Il y aurait donc ainsi une pression double qui s'exerce sur les pays dont on dit qu'ils sont en développement. De quels moyens ces derniers disposent-ils pour refuser leur intégration à la mondialisation, bien qu'ils sachent qu'ils seront très loin d'en engranger des dividendes, autant qu'en engrangent les pays riches ? Les pays en développement, ou plutôt les mouvements citoyens du monde, dont ceux des pays africains, se rapprochent pour plaider pour une alternative à la mondialisation, mais il est évident que les pays riches et puissants sont sourds à de tels appels, exactement comme les marches organisées dans le monde par ceux qui rejetaient la guerre en Irak n'ont pas été écoutées, alors que celles-ci auraient pu et dues être assimilées à un référendum international. Les pays riches sont autant solidaires pour faire triompher pratiquement de force leur thèses économiques que les pays dits en développement n'ont pas réellement les moyens de leur solidarité active, quand bien même se dessine progressivement une prise de conscience en la nécessité d'adopter les mêmes positions. Il nous manque des projetions sur l'avenir pour ce qui concerne les évolutions dans le futur des économies en voie de développement et qui risqueront de rester toujours dans la situation de pays en développement.