Il semble que les députés européens sont incertains quant à laboutissement ou pas du projet de lUnion pour la Méditerranée (UPM), lancé à Paris en juillet 2008. En effet, lors dune session plénière, le Parlement européen estime que si le projet produit des «résultats concrets et visibles», sera une avancée vers lintégration économique et territoriale ainsi que vers la coopération climatique entre les pays méditerranéens. Le « si » conditionné veut-il exprimer un sentiment dincertitude au sujet des promesses faite pour réussir une telle union ? En outre, selon le rapport de lEurodéputée Pasqualina Napoletano, adopté jeudi par 521 voix, qui préconise des mesures concrètes à laboutissement de lUPM, dans ce sens linstance législative de lUE prône la cohérence entre les acquis des programmes déjà existants processus de Barcelone » et « lUnion pour la Méditerranée ». Par ailleurs, les députés, qui se félicitent de la décision de faire participer la Ligue arabe à toutes les réunions et à tous les niveaux, ont souligné la nécessité dinclure les autorités régionales et locales dans le nouveau cadre institutionnel. Ils souhaitent que le secrétariat soit opérationnel dans les meilleurs délais, «afin de démonter quil est possible de surmonter les tensions actuelles en promouvant de véritables projets concrets de coopération». Ils invitent, à cet effet, la nouveau-née lAssemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM) à associer davantage les sociétés civiles du nord et du sud de la Méditerranée dans ses travaux, et demandé que les pays de lUPM qui nétaient pas membres de cette assemblée puissent avoir accès aux programmes régionaux déjà prévus par elle. Pour eux, les programmes communautaires dEuromed devraient être étendus aux pays partenaires. Sagissant de la question du financement des projets de lUPM qui est resté à présent un problème qui bloque cette édification Méditerranée, les Eurodéputés recommandent que les projets financés dans le cadre de lUPM doivent être soutenus par les fonds communautaires, les Etats partenaires et le financement privé. Ils réitèrent leur soutien à la création dune Banque dinvestissement euro-méditerranéenne et soulignent limportance du transfert de lépargne des émigrés des pays du sud de la Méditerranée vers leur pays dorigine. Ce transfert de lépargne « est un formidable levier de développement jusquà présent insuffisamment utilisé », indique le rapport. Dans un autre sillage, les Européens considèrent que la construction dune paix durable autour du bassin Sud de la Méditerranée doit se faire à travers lélargissement des domaines de la coopération à la gestion de leau, à lagriculture, à la sécurité de lapprovisionnement alimentaire, à lénergie, à la formation professionnelle, à la culture, à la santé, et au tourisme. Le rapport mentionne aussi que lapaisement des tensions autour de la Méditerranée passe par une amélioration de la compréhension sociale et culturelle entre les peuples. Concernant la création dune zone de libre-échange, le rapport considère que le développement de la région nécessite dintégrer progressivement ces activités dans léconomie formelle, vu limportance du secteur informel et de léconomie populaire dans les pays du sud et de lest de la Méditerranée. Les Eurodéputés nont pas ignoré les questions dimmigration, qui doivent se concentrer, selon le rapport, sur les possibilités de mobilité légale, sur la lutte contre les flux illégaux, sur une meilleure intégration des populations immigrées. Cependant, ils invitent les pays partenaires du Sud à développer les échanges Sud-Sud. Hamid Si Salem