Les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et le Japon, réunis à huis clos, se sont mis d'accord sur un projet de déclaration commune condamnant le tir d'une fusée par la Corée du nord et renforçant les sanctions contre le régime de Pyongyang, ont fait savoir des diplomates. Les cinq membres permanents - Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne et France- plus le Japon se sont réunis après que Tokyo a échoué à faire admettre l'idée d'une résolution, afin de mettre au point une déclaration présidentielle, réaction moins forte. La Chine et la Russie s'étaient refusées à ce que la condamnation nord-coréenne fasse l'objet d'une résolution. Le projet de texte condamné le tir du 5 avril, déclarant clairement qu'il s'agit d'une violation de la résolution adoptée par le Conseil de sécurité après le premier essai nucléaire nord-coréen en 200- et interdisant toute activité balistique au régime de Pyongyang.La déclaration appelle également au gel des avoirs de sociétés ou organisations impliquées dans l'importation ou l'exportation d'armes. Après une première réunion de deux heures à six, le projet a ensuite été transmis à l'ensemble des membres du Conseil de sécurité, qui doivent désormais consulter leurs capitales. Selon Ibrahim Dabbashi, ambassadeur adjoint de Libye, une nouvelle réunion devrait avoir lieu lundi. Une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité doit être approuvée par consensus. D'après les Etats-Unis et d'autres, elle a valeur contraignante au même titre qu'une résolution. Le projet de déclaration contient cependant des termes et exigences plus fermes que nombre d'observateurs ne le prédisaient. La communauté internationale soupçonne Pyongyang d'avoir voulu tester sa technologie de tir de missiles à longue portée sous couvert de mise en orbite d'un satellite de communication. En vertu du projet de déclaration, la liste des produits et technologies dont la fourniture à la Corée du Nord est interdite en vertu de la résolution de 2006 serait rallongée, ont précisé ces diplomates s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. La commission de supervision des sanctions aurait deux semaines pour mettre cette nouvelle liste au point.