La Banque mondiale a indiqué, hier, qu'elle prévoyait une croissance de 1,2% dans les pays en développement cette année, en excluant la Chine et l'Inde dont le produit intérieur brut recule de 1,6%. La dernière prévision, publiée fin mars, faisait état d'une croissance annuelle de 2,1% dans les pays en développement, et nulle en excluant la Chine et l'Inde. Aussi, selon la Banque mondiale, en 2010, la croissance mondiale devrait être de 2,0%, et celle des pays en développement de 4,4% (+2,5% en excluant la Chine et l'Inde). L'institution multilatérale avait publié neuf jours auparavant une prévision pour l'économie mondiale, montrant une chute de 3% du PIB de la planète cette année. Elle a légèrement revu ce chiffre, hier, à 2,9%, selon ses prévisions qui ont été publiées à l'occasion d'une conférence sur l'économie du développement qui s'est tenue à Séoul. Ce rapport a été intitulé " financement du développement à l'échelle internationale 2009 : tracer la voie de la reprise mondiale ". D'autre part, il faut noter que la Banque mondiale s'inquiète du tarissement des flux de capitaux privés vers les pays en développement, qui devraient chuter de près de la moitié cette année (49%, une moyenne de 363 milliards de dollars, contre 707 milliards en 2008, après un record de 1 200 milliards en 2007). L'institution prévoit également un recul de 9,7% du volume du commerce mondial cette année, avant une reprise de 3,8% l'année prochaine. En outre, l'économiste en chef de la Banque mondiale, Justin Lin, a affirmé que "la nécessité de restructurer le système bancaire, s'ajoutant aux limites des politiques expansionnistes des pays à revenus élevés, empêchera un rebond mondial de grande ampleur". L'institution recommande "une attention toute particulière" pour "les risques de crise de balance de paiement et de restructuration de la dette dans bon nombre de pays", voulant "éviter une autre crise de l'endettement comme celles vécues dans les années 1970 et 1980". C'est particulièrement le cas pour les pays en développement d'Europe et d'Asie centrale, où le PIB devrait chuter de 4,7% cette année, avant de rebondir légèrement en 2010 à plus de (1,6%). L'Amérique latine et les Caraïbes enregistrent, de leur côté, un recul du PIB en 2009 allant de 2,2% avant de repartir en 2010 à plus de 2,0%. Face à cette croissance relativement faible, le directeur du groupe des perspectives de la Banque mondiale, Hans Timmer a souligné que "pour prévenir une deuxième vague d'instabilité, les politiques doivent être rapidement axées sur une réforme du secteur financier et sur l'aide accordée aux pays les plus pauvres". Le FMI, pour sa part, ne s'attend guère à une reprise économique forte ; c'est ce qui a été déclaré, hier, par le chef économiste du Fonds monétaire international. Certes, Olivier Blanchard a souligné que le FMI s'attendait à une croissance positive ou proche de zéro dans les pays industrialisés vers la fin de l'année et à une croissance plus forte dans les pays en développement. Ainsi, lors d'une conférence sur l'investissement de long terme, à Paris, le chef du FMI a dit que "nous allons avoir une amélioration graduelle des exportations nettes aux Etats-Unis, des ajustements limités en Asie et des réductions de dépenses publiques mais pas suffisamment à ce stade pour assurer une reprise très forte". "Cette crise n'est pas terminée", a-t-il ajouté, mais "nous avons sans doute évité l'aboutissement le plus catastrophique". "Nous allons sans doute retrouver une croissance positive ou en tout cas quelque chose de proche de zéro vers la fin de l'année dans les pays industrialisés", a poursuivi Olivier Blanchard, précisant que la croissance sera supérieure dans les pays en développement. Nassim I.