Pour ou contre la régulation du marché du pétrole ? le débat fait rage au sein même des sphères l'ayant initié. Ainsi; le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, a affirmé vendredi que le G8 compte agir contre la spéculation internationale, notamment sur les prix du pétrole ainsi que certaines denrées alimentaires. Il a cité comme exemple la volatilité des prix du pétrole, qui sont repassés cette semaine sous la barre des 60 dollars après avoir dépassé les 73 dollars la semaine dernière. Il a expliqué que les leaders du G8 avaient parlé de ce problème avec le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et leur avaient "donné mandat" pour qu'ils suggèrent une initiative. Néanmoins, cette vision ne suscite pas l'assentiment de tous. C'est dans ce contexte que l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui même si elle salue les appels du G8 à une plus grande transparence sur les marchés pétroliers, s'inquiète des risques d'une "régulation excessive", notamment sur le prix du baril. Ainsi, l'analyste en chef de l'organisation a indiqué vendredi que "les appels lancés par les ministres du G8 à une plus grande transparence et à une plus grande coordination entre pays producteurs et consommateurs (de pétrole, ndlr) doivent être salués". Avant d'ajouter que "les dirigeants et les législateurs doivent être prudents en élaborant un mécanisme de régulation des marchés du pétrole (...). Limiter l'activité de manière excessivement agressive pourrait être contre-productif". M. Fyfe a notamment fait part de ses réserves sur les propositions d'"encadrement des prix" du baril de brut. "Je ne pense pas que les précédentes tentatives d'organisations d'encadrer des prix aient vraiment été couronnées de succès", a-t-il dit.Le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont récemment appelé à la définition d'une "fourchette de prix" du pétrole. Selon un porte-parole du président russe Dmitri Medvedev, les dirigeants du G8 seraient par ailleurs tombés d'accord mercredi pour estimer qu'un juste prix du pétrole devait se situer entre 70 et 80 dollars le baril. "Nous nous méfions un peu" de ces velléités, a ajouté M. Fyfe, estimant par ailleurs que "les prix du pétrole pourraient rester très volatils" en raison de l'incertitude économique. Passés d'un record absolu de 147,50 dollars en juillet à 32,40 dollars en décembre, les cours du pétrole évoluent actuellement autour de 60 dollars. Samira G.