Alors que la recherche scientifique est toujours au stade des premiers balbutiements, le nombre de chercheurs algériens confirmés et installés à l'étranger est de 1 500, selon le DG de la recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur, invité de la Chaîne III de la Radio nationale. La problématique de faire bénéficier l'économie nationale de leur savoir est toujours posée et ce, même si des initiatives sont entreprises depuis des années. Les dernières en date sont la création de "réseaux de compétences thématiques dans le but de les faire associer dans de projets". Abdelhafid Aoureg a souligné que l'initiative a suscité "l'adhésion d'un nombre important de chercheurs algériens". En dépit de ces efforts, il relève, néanmoins la réticence du secteur socioéconomique à travailler avec les chercheurs. "Il y a un problème de confiance" a-t-il déclaré. Pourtant les moyens humains et matériels existent fait-il remarquer. Abdelhafid Aouerg précisera que "trois centres d'innovation et de transfert technologiques seront mis en place" lesquels seront une sorte de "passerelle entre l'économie et la recherche pour faire valoir et convaincre de la valeur du produit algérien". Il demande ainsi une étroite collaboration entre ces deux secteurs, d'autant que des projets "sont déjà définis et porteurs de valeur ajoutée". Les chercheurs, poursuit-il, seront encouragés à travers de nouvelles mesures qui seront soumises pour adoption au gouvernement, comme l'instauration d'une "prime au brevet et à la publication". Autre disposition, la révision du régime indemnitaire qui pourrait être finalisé avant la fin de l'année en cours, un des points inclus dans le statut du chercheur adopté par le gouvernement. Le DG de la recherche scientifique se veut rassurant et optimiste quant à l'avenir de ce secteur. Selon ce responsable, des progrès ont été réalisés en termes de moyens avec un budget de 100 milliards de dinars entre 2008 et 2013. Le nombre de publications a atteint 20 000 cette année, et l'Algérie, enchaîne-t-il, est passée de la "7e position au niveau africain à la 4e en 2009". Ajouter à cela les projets ambitieux de doter les laboratoires de gros équipements qui n'ont rien à envier à ceux des pays développés. Toutefois, le nombre de chercheurs reste faible par rapport au nombre d'habitants avec seulement 22 000. Abdelhafid Aoureg est revenu enfin sur les dernières assises nationales sur la recherche scientifique, annonçant la volonté d'aller de l'avant. Il s'agit en premier de "réunir toutes les conditions nécessaires en mettant un terme à la bureaucratie". La recherche, a-t-il affirmé, se fera désormais "directement avec le concerné". Abdelghani M.