Les prix du coton ont reculé cette semaine à New York, la faiblesse des exportations américaines relançant les inquiétudes sur la demande.Les cours avaient été soutenus ces dernières semaines par l'intérêt des fonds d'investissements pour les matières premières, a rappelé John Flanagan, de Flanagan Trading Corporation. Mais au dessus de 60 cents la livre sur le marché new-yorkais, "ils n'attiraient plus les achats à l'international, et ils sont retombés très vite", a-t-il expliqué. Désormais sous ce seuil, "le coton américain est compétitif sur les marchés mondiaux. On devrait voir les exportations redémarrer". Le relevé hebdomadaire des ventes des Etats-Unis à l'étranger a montré que les exportations du pays étaient restées "faibles" la semaine précédente, bien inférieures à leur niveau normal en cette période de l'année, a précisé le courtier. Le marché du coton a aussi subi de plein fouet le fort repli des marchés boursiers lundi, alors que les investisseurs s'inquiétaient du manque de vigueur de la reprise aux Etats-Unis et de la rechute de la Bourse de Shanghai. Le marché chinois est très suivi des opérateurs des matières premières. Vers 16H20 GMT, le contrat pour livraison en décembre valait 59,01 cents la livre, contre 61,12 cents vendredi dernier. L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait vendredi 63,00 dollars, contre 66,35 dollars il y a une semaine. Pour leur part, les métaux précieux ont fluctué dans des marges étroites cette semaine, le métal jaune finissant presque stable, malgré l'intérêt persistant des investisseurs, souligné par le rapport du Conseil mondial de l'or. Les cours de l'or ont fini la semaine sur une note stable. Le métal jaune a fluctué au gré des mouvements du billet vert, auquel il est lié par une forte corrélation inverse. Son prix reste dans l'ensemble soutenu par l'intérêt des investisseurs pour ce placement refuge, qui avait été particulièrement prisé au plus fort de la crise financière. La demande des investisseurs pour l'or est restée très robuste au deuxième trimestre 2009, en hausse de 46% sur un an, a montré mercredi un rapport du Conseil mondial de l'or (CMO), une organisation qui fédère les grandes compagnies minières et défend leurs intérêts, à Londres. Leur engouement a néanmoins un peu fléchi par rapport au trimestre précédent, où la demande de métal à des fins de placement avait atteint un niveau exceptionnellement élevé en raison de la crise. Au total, la demande totale d'or a reculé de 9% au deuxième trimestre comparé à l'an dernier, car les prix élevés du métal ont été dissuasifs pour les bijoutiers, qui ont réduit de 22% leurs achats d'or sur la même période. Quant à la demande industrielle, elle a continué à "souffrir des effets de conditions économiques médiocres, tombant de 21% par rapport à l'année précédente". Le rapport note toutefois un rebond de 19% d'un trimestre à l'autre, "reflétant une amélioration importante" dans le secteur. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 952,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 953,50 dollars vendredi dernier. Le métal gris, qui avait touché un plus haut depuis deux mois la semaine dernière, a revanche cédé du terrain, victime de prises de bénéfices. Après son envolée à plus de 15 dollars l'once, "le marché s'est essoufflé et a fortement baissé, à cause d'indicateurs américains décevants", notait Robin Bhar, analyste chez Calyon. L'argent a fini vendredi à 14,01 dollars contre 14,98 dollars une semaine plus tôt. Platine et palladium ont évolué dans des marges étroites, à proximité de leurs plus hauts atteints ces dernières semaines. Le palladium est resté à courte portée des 282 dollars, un plus haut depuis un an touché début août. De son côté, le platine a cédé un peu de terrain, alors que les inquiétudes sur l'offre refluaient. "Il s'est écarté des plus hauts atteints récemment, car la crainte que la production ne soit affectée par des grèves en Afrique du Sud s'est estompée", a expliqué M. Bhar. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1239 dollars contre 1267 dollars vendredi dernier. L'once de palladium a terminé à 275 dollars contre 277,50 dollars une semaine plus tôt. Les cours des métaux échangés au London Metal Exchange ont de leur côté reculé dans un bel ensemble cette semaine, sur un marché à bout de souffle après des semaines d'escalade, nombre d'experts jugeant que l'état de l'offre et la demande ne justifiait pas encore un tel emballement. L'aluminium n'a pas été affecté par l'accident dans une centrale hydroélectrique en Russie ayant interrompu la production de plusieurs usines. Les contre-performances de la Bourse de Shanghai cette semaine ont particulièrement pesé, la Chine jouant un rôle dominant dans la consommation de matières premières. Les investisseurs craignent aussi qu'un possible resserrement du crédit ne freine la croissance chinoise. Le CUIVRE, chef de file des métaux de base, a d'abord continué sur sa lancée, atteignant 6480 dollars la tonne, son niveau le plus haut en 11 mois. Affecté ensuite par un retour de morosité, le prix du métal rouge est tombé à 5818 dollars, son niveau le plus faible depuis début août. Il finissait la semaine en baisse de 4%. R.T.M.