L'Algérie ambitionne de se développer dans l'industrie automobile, en partenariat avec de grands groupes automobiles internationaux. En effet, outre le secteur de l'agroalimentaire concerné par la politique de relance industrielle, l'Algérie ambitionne d'investir un créneau jusque-là vierge. Il s'agit de l'industrie automobile. A cet effet, et afin de réaliser cet objectif assez cher pour les Algériens, l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) envisage de soumettre prochainement aux pouvoirs publics une étude sur les perspectives d'implantation en Algérie d'une industrie de fabrication de véhicules touristiques, c'est du moins ce qu'a tenu a indiquer le président de cette association, Mohamed Bairi. Cette étude, à laquelle sont également associés l'Union professionnelle de l'industrie automobile et mécanique (Upiam) ainsi que le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et dont le contenu a été aussi transmis aux maisons mères des différentes marques présentes sur le marché, s'est notamment penchée sur les différentes conditions nécessaires pour l'avènement d'une telle industrie en Algérie, a précisé M. Bairi. Il faut dire, que cette initiative de la part des concessionnaires vient après la pression exercée par les pouvoirs publics, à travers la décision gouvernementale de suppression du crédit automobile prise dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC) du 29 juillet 2009 qui devrait confirmer la tendance à la baisse (-10,5%) des importations de véhicules enregistrée au cours du premier semestre 2009 par rapport à la même période de 2008. Deux nouvelles mesures fiscales sont introduites depuis 2008 : une ponction de 1 % sur le chiffre d'affaires des concessionnaires et une taxe sur les véhicules neufs en Algérie payable directement par les acheteurs ces mesures prévues par cette loi vont directement se répercuter sur les prix d'achat qui devraient augmenter de 50 000 à 150 000 DA en fonction de la puissance et de la carburation du véhicule. Ainsi, l'acquéreur d'un véhicule neuf devra s'acquitter d'un droit de timbre de l'ordre de 50 000 à 100 000 dinars s'il roule à l'essence et entre 70 000 et 150 000 DA s'il s'agit d'un véhicule diesel. Dans cette optique, le président de l'AC2A, affirmé que le marché national automobile, qui représente un chiffre d'affaires annuel de près de 4 milliards de dollars, pourrait être réorienté vers la production locale à la faveur de plusieurs facteurs, particulièrement une demande soutenue par la croissance économique du pays et les besoins en parc roulant et matériels de travaux publics. Cette nouvelle réorientation n'a pu, jusque là, être réalisée « en raison, entre autres, de l'absence d'un tissu industriel de sous-traitance dans les domaines de la fabrication des différentes composantes et pièces de rechange », a estimé M. Bairi. Il est à noter, que dans certains pays voisins ce sont ces activités animées par des PME qui soutiennent l'industrie automobile locale. A cet effet, le développement de l'activité de sous-traitance automobile en Algérie permettra, de mettre en place un cycle formel de fabrication de pièces de rechange qui contribuera à limiter davantage la contrefaçon dans ce domaine. Le président de l'AC2A fait un appel aux pouvoirs publics pour soutenir cette industrie à travers un régime incitatif préférentiel pour les constructeurs qui veulent fabriquer en Algérie, suggérant, entre autres, de lever la taxe sur les véhicules neufs fabriqués localement, et faciliter l'accès au foncier au profit de ces constructeurs. Pour rappel, cette initiative intervient après celle faite par le fonds d'investissement public d'Abou Dhabi, Aabar Investments , selon laquelle cinq marques allemandes (Man Ferrostaal , Daimler , Deutz, MTU et Rheinmetall) se chargeraient de lancer la production de 10 000 voitures par an sur les sites de Tiaret, au Sud-Ouest d'Alger, et de Oued Hamimine et Aïn Smara, dans la région de Constantine, à l'est du pays. Hamid Si Salem