Le prix du panier pétrolier OPEP (OPEC Reference Basket of Crudes) a baissé légèrement, restant pourtant au dessus de la barre des 77 dollars le baril, stipule un communiqué de l'Organisation. Au 5 novembre, le panier OPEP a baissé de 0,15 USD, s'établissant à 77,45 dollars contre 75,5 USD le 4 novembre. Le baril a culminé à 140,73 dollars le 3 juillet 2008 avant de connaître une chute fulgurante sur fond de crise financière mondiale. En 2008, le prix moyen du brut a atteint 94,45 dollars, mais il coûtait en moyenne 41,52 dollars en janvier 2009, 41,35 dollars en février, 45,78 dollars en mars, 50,2 dollars en avril, 56,98 dollars en mai, 68,36 dollars en juin, 64,59 dollars en juillet, 71,35 dollars en août, 67,17 en septembre et 72,67 en octobre. Notons que les prix du pétrole ont fortement reculé vendredi à New York, le baril abandonnant plus de deux dollars sous l'impact de l'augmentation du chômage aux Etats-Unis qui fait craindre pour la demande d'or noir. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a terminé à 77,43 dollars, en baisse de 2,19 dollars par rapport à la clôture de jeudi. Cette chute de 2,75% a quasiment effacé les gains du marché lors du reste de la semaine. Le baril avait terminé à 77 dollars exactement le vendredi précédent. A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a lâché 2,12 dollars à 75,87 dollars. Le marché a reçu "une claque", selon Phil Flynn, de PFG Best Research, avec la poussée du chômage en octobre, à 10,2%, au plus haut depuis avril 1983. L'économie américaine a détruit encore 190.000 postes en octobre, moins que le mois précédent, mais encore bien plus qu'en août, selon le département du Travail. La baisse des licenciements est moins forte que ne le prévoyaient les analystes. "Des chiffres de l'emploi fébriles ne sont pas de bon augure pour une hausse de la demande en énergie, en particulier du côté des consommateurs", a noté Phil Flynn. "Cela met en lumière les défis qu'il reste à surmonter à l'avenir. Les prix de l'énergie sont très élevés à cause de la faiblesse du dollar, et un chômage élevé pourrait accentuer la pression sur le consommateur, lui rendant la tâche plus difficile pour se remettre de la récession", a ajouté l'analyste. Ces chiffres plus mauvais qu'attendu pourraient avoir des conséquences sur la demande plus fortes qu'anticipé. "Non seulement il y a encore plus de personnes sans travail, mais ceux qui en ont encore un vont s'inquiéter pour leur avenir, et se restreindre dans leurs dépenses", ce qui aura un impact sur la demande de biens de consommation et les transports nécessaires pour les acheminer, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Ces chiffres, qui ont provoqué un mouvement de prudence vers le dollar sur le marché des changes, renforçant un peu la monnaie américaine, ont fortement inquiété les investisseurs sur le marché du pétrole, mais moins sur le marché boursier. Wall Street était en effet relativement stable au moment de la clôture du Nymex. "Les gens regardent le marché boursier et ont l'impression que les sociétés font des bénéfices parce qu'elles suppriment des emplois et qu'elles tranchent dans leurs coûts", a avancé Andy Lipow. Pour l'analyste, au-delà du fait que le marché fait désormais du surplace entre 77 et 81 dollars, l'information importante de ces deux dernières semaines était la chute des marges de raffinage qui pèse sur les performances du secteur. "Si les raffineurs ne font pas de profits, ils vont réduire leur demande de pétrole brut", a prévenu M. Lipow. S.G.