S'exprimant hier sur une question d'actualité à savoir la stratégie industrielle M. Réda Hamiani, nouvellement propulsé président du FCE, a tenu à indiquer tout d'abord "l'industrie est en perte de vitesse. Elle participe à hauteur de 18% au PIB en 2002, alors qu'aujourd'hui, l'industrie manufacturière ne présente plus que 6%", indique-t-il. "Pendant ce temps, le volume des importations ne fait qu'augmenter". Ainsi en 2000, le montant des importations était de 10 milliards de dollars, alors qu'en 2005, l'Algérie importait plus de 20 milliards. "Une tendance lourde pour notre pays", précise-t-il, tout en tirant la sonnette d'alarme, en notant qu'aujourd'hui, "l'économie algérienne se construit sur le pétrole, le gaz, mais sur d'autres secteurs". En revanche, il a souligné que "son association a salué avec beaucoup de satisfaction le projet du redémarrage industriel mais on aurait souhaité être associé un peu plutôt pour émettre notre vision". Pour lui, le document, portant nouvelle stratégie industrielle, proposé par les pouvoirs publics, répond aux attentes du moment qui tentent de faire sortir l'économie de la rente pétrolière. Il comporte beaucoup d'aspects intéressants, mais fait l'impasse sur d'autres aspects aussi importants qu'indispensables à la réussite de toute stratégie industrielle. Pour ce qui est du choix des secteurs prioritaires dans cette stratégie, le choix correspond à des activités prometteuses qui peuvent atteindre sans difficultés la compétitivité. Cependant il a présenté des nuances qui doivent être prises en charge. De la sorte il a indiqué que "nous attendons avec intérêt la mise en œuvre, nous considérons que notre administration économique est incapable de traduire sur le terrain la bonne volonté contenue dans le document. A l'heure actuelle, avec ce qui existe nous soufrons d'un environnement caractérisé par une bureaucratie épouvantable", le chef du FCE, explique qu'une réelle inquiétude vient du fait que l'administration économique algérienne, "telle qu'elle fonctionne à l'heure actuelle, a des limites pour faire passer déjà les procédures et textes existants. Alors que maintenant, on va en prendre d'autres, qui vont exiger d'elle plus d'engagements, plus de détermination, plus d'accompagnement des entreprises, comment va-t-elle faire ?", s'interroge M. Hamiani. Le second point énuméré par le Président du FCE est que, en effet, il y a un volontarisme de la part de l'Etat, mais en aucun cas, le rôle de l'Etat est défini, on souhaiterait dans le cadre de cette stratégie comment l'Etat va-t-il intervenir exactement ? Et quels sont les instruments et les procédures ? Autre élément important évoqué par M. Hamiani, c'est le secteur public qui réunit 1200 entreprises à privatiser. Sur cette optique le document n'est pas assez précis, donc "il est souhaitable que l'Etat affine d'avantage sa stratégie pour déterminer son rôle". Pour ce qui est partenariat, le document selon M. Hamiani, "fait la part trop belle par rapport aux investisseurs étrangers". "Le développement doit se faire avec les enfants du pays et ce sont eux qui créeront les richesses", soutient M. Hamiani. Tout en insistant sur la nécessité de définir clairement le rôle et le statut du privé dans cette stratégie, le président du FCE ne manquera pas d'évoquer enfin les conditions dramatiques dans lesquelles les entreprises privées tentent de maintenir leurs activités.