La politique de l'intégration arabe revient chaque fois qu'Israël "dépasse" des limites qui humilient les pays arabes et place la rue arabe en contradiction avec les positions et les inhibitions des régimes au pouvoir. Mais, une fois que la pression tombe, tout revient ensuite à la normale, c'est-à-dire à oublier que dans le monde, la tendance est à la création d'ensembles régionaux. La question de l'entité arabe, cependant, revient dans les pays arabes à chaque fois que le besoin s'exprime de faire de la politique politicienne à usage de consommation interne. Les pays arabes sont-ils divisés politiquement car ils ne sont pas d'accord sur le plan de l'économie ou bien sont-ils divisés économiquement parce qu'ils ne s'entendent pas sur le plan politique (les deux mon capitaine) ? Quand peut-on dire que les pays arabes mettent les bœufs avant la charrue ? Quand ils déclarent qu'ils vont coopérer dans le sens d'une intégration économique, ou bien quand ils déclarent qu'ils vont coopérer dans le sens d'une intégration politique ? La rue arabe (mais quel gouvernement arabe y est sensible ?) sait très bien que dans la nature des systèmes politiques qui fonctionnent actuellement la construction du monde arabe ne sera ni pour demain, ni pour après demain, ni peut être pour toujours. Il fut tout de même reconnu que des divergences politiques existent et devront être dépassées, mais il n'est pas certain qu'elles le seront, car elles durent depuis longtemps déjà et cela fait également depuis longtemps qu'il est dit qu'elles devront être dépassées. Les pays arabes divisées politiquement, pourront-ils s'unir économiquement ? La question posée pour le projet du Grand Maghreb demeure d'actualité pour le monde arabe. N'est-ce pas que le problème sahraoui n'est pas dépassé par les pays du Maghreb pour construire le Grand Maghreb ? Les vérités devront être dites pour avancer, en les mettant ou même en ne les mettant pas sur la table, l'essentiel d'abord étant de les reconnaître. On ne peut pas passer impunément, comme si de rien ne s'était passé, de Doha à Koweït city, des divisions profondes et constatées publiquement à des déclarations d'intention à une intégration économique arabe, de la désunion politique à la réparation sous forme d'une union économique. Une intégration économique arabe ? Les pays arabes avaient besoin, après Doha, de se requinquer avec des déclarations à effet d'annonce.