Les prix du pétrole progressaient, hier, à l'ouverture des échanges à New York, entraînés par les marchés boursiers, dont la hausse rend les opérateurs plus optimistes pour la demande d'énergie. Vers 14H10 GMT (15H10 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril s'échangeait à 79,10 dollars, en hausse de 40 cents par rapport à la veille. Le marché pétrolier "suit la Bourse", a observé Phil Flynn, de PFG Best Research. Les Bourses européennes montaient, tandis que Wall Street se dirigeait vers une ouverture en hausse à moins d'une demi-heure de la cloche. Les marchés d'actions sont considérés comme un baromètre de l'opinion des investisseurs quant à l'évolution de la conjoncture économique, et donc de la demande d'énergie. "Il y a des rumeurs selon lesquelles le Chili va devoir importer de l'essence ou du brut parce que des raffineries sont fermées (à la suite du séisme, ndlr), cela soutient les prix", a ajouté M. Flynn. "Les cours sont en hausse, mais le baril reste sous 80 dollars, c'est plus important", a estimé de son côté Mike Fitzpatrick, de MF Global. "Les gens achètent jusqu'à 80 dollars, puis ils vendent, et on reste dans cette zone depuis deux semaines". Pour l'analyste, les prix pourraient repartir vers les 70 dollars en raison de la baisse de la demande observée traditionnellement au deuxième trimestre, lors que la consommation de fioul de chauffage diminue. Le dollar a grimpé vers 09H15 GMT à 1,3436 dollar pour un euro, son niveau le plus élevé depuis le 18 mai 2009, face à une monnaie unique pénalisée par des inquiétudes persistantes sur la capacité de la Grèce à redresser ses finances publiques. Les variations du dollar influencent fortement la valeur des prix du pétrole. Lorsque le billet vert grimpe, les investisseurs tendent à délaisser les matières premières au profit de cette monnaie refuge et de placement jugés plus sûrs. Parmi les facteurs soutenant les prix, les analystes citaient la fermeture de deux raffineries au Chili, après le séisme qui a frappé le pays samedi, contraignant Santiago à importer des carburants. "La raffinerie d'Aconcagua, qui produit 100'000 barils par jour (b/j) devrait recommencer à fonctionner dans 10 jours mais l'autre raffinerie, Bio Bio, qui raffine 114'000 bj, se trouve beaucoup plus près de la zone détruite par le séisme et elle devra probablement rester fermée pour une période plus longue", rapportait ainsi Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix. Autre facteur de soutien, la demande pétrolière de pétrole pourrait croître de 5% en Chine cette année, soit un rythme un peu supérieur aux 4% prévus auparavant par Sinopec et deux fois plus qu'en 2009, selon une étude de l'institut de recherche Sinopec (le premier raffineur chinois et même asiatique, ndlr) citée par l'analyste Peter Hutton, du cabinet NCB Oils. La croissance de la demande suggérée par cette étude pourrait toutefois échouer à resserrer l'équilibre du marché pétrolier, car parallèlement l'offre pétrolière continue à progresser, notamment du côté de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Les 11 membres de l'organisation soumis aux quotas (excluant l'Irak) ont produit 26,89 millions de barils par jour en février, le niveau le plus élevé depuis décembre 2008, a révélé lundi une étude de Dow Jones Newswires. Avec le redressement progressif des cours du brut, les producteurs de l'Opep se sont écartés au fil de mois de leur plafond officiel de l'organisation, fixé à 24,84 mbj depuis le 1er janvier 2009.