Le Pentagone, qui a rejeté les accusations de protectionnisme, pourrait donner du temps à EADS pour préparer une offre rivale de celle de Boeing sur le contrat des ravitailleurs. La décision de Northrop Grumman, partenaire d'EADS, de ne pas concourir pour le contrat de 35 milliards de dollars en vue de fournir 179 avions-citernes à l'armée de l'air des États-Unis, a privé le groupe européen d'une opportunité de s'établir sur le marché américain. Northrop Grumman et EADS jugent que les termes de l'appel d'offres du Pentagone favorisent Boeing. Un délai supplémentaire donnerait à EADS du temps pour trouver un autre partenaire américain pour militariser aux États-Unis son Airbus A 330. Devant les protestations venues d'Europe, et d'élus républicains du Congrès, l'Administration Obama veut montrer qu'elle défend toujours le principe de collaboration entre l'Europe et les États-Unis sur de grands contrats d'armement. Notons que trois parlementaires américains du Kansas ont rejeté vendredi par avance une éventuelle prolongation de l'appel d'offres concernant les avions ravitailleurs de l'armée de l'air américaine. Les sénateurs Sam Brownback et Pat Roberts et le représentant Todd Tiahrt, tous élus républicains du Kansas, où Boeing dispose d'une importante usine, ont publié un communiqué qualifiant un éventuel report de la date limite de l'appel d'offres de "totalement inacceptable". Northrop Gruman et EADS ont annoncé lundi renoncer au second appel d'offres concernant le remplacement de la flotte d'avions ravitailleurs de l'US Air Force, estimant que les termes du cahier des changes favorisaient le 767 proposé par Boeing sur l'appareil présenté par EADS, un dérivé de l'Airbus A330. EADS a exclu de concourir seul même si certains responsables ont suggéré que l'avionneur européen n'avait pas encore pris de décisions définitive au cas où le Pentagone réviserait le calendrier. Vendredi, on a indiqué de source proche du Pentagone, que certains responsables étudiaient la possibilité de reporter la date limite pour permettre à EADS d'éventuellement présenter une offre sans Northrop. Selon les trois élus du Kansas, si EADS ne peut pas répondre dans les délais impartis, le Pentagone doit attribuer l'appel d'offres à "une société américaine", c'est-à-dire à Boeing.