Les surfaces steppiques se réduisent à la mesures que l'agriculture avance. Ainsi, et selon l'universitaire Dr Hadjab Mekhloufi, les activités agricoles réduisent annuellement de 41,6 hectares en moyenne les superficies steppiques réservées aux parcours dans le sud de la wilaya de M'sila. Intervenant lundi au cours des travaux du séminaire international sur la préservation et la mise en valeur de l'écosystème steppique, organisé depuis samedi par l'université "Mohamed-Boudiaf", le Dr. Mekhloufi a estimé que ce phénomène ''accélère la rupture de l'équilibre entre l'homme et le milieu naturel''. Dans une intervention intitulée "Impact de la mise en valeur et la désertification dans la zone sud du Hodna", cet universitaire a expliqué que cette pratique est ''la conséquence d'une dynamique socioéconomique complexe, marquée par une forte croissance démographique et accompagnée d'une augmentation de la pression sur les ressources naturelles steppiques". Ces changements ont entraîné ''l'accroissement rapide du cheptel local et provoqué l'amenuisement des ressources chez les résidents des zones steppiques, rendant difficile la lutte contre la désertification'', a-t-il dit. Selon le conférencier, face à la dégradation de leur niveau de vie et faute d'emplois, "les populations du sud de la wilaya se tournent vers l'exploitation (labours, pacage) des ressources disponibles sans se préoccuper de l'impact écologique sur le long terme". le Dr Mekhloufi a estimé à 5.716 têtes la croissance annuelle moyenne du cheptel local dont les effectifs actuels sont désormais "pléthoriques" par rapport aux parcours disponibles. A l'instar des autres steppes algériennes, le Hodna est aujourd'hui confronté à la problématique de l'extension constante des superficies de parcours dégradées ou en voie de dégradation sous la pression des besoins des populations dont la pauvreté, a déploré l'intervenant, "contraint à faire fi des soucis d'équilibre écologique et de durabilité des ressources".