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Produire plus de nourriture avec moins de terrains cultivables, moins d'eau et moins d'énergie PAC : les députés prennent leurs responsabilités en vue de sa réforme
Un projet de rapport du parlement européen prend position en faveur d'une Pac (politique agricole commune) dotée d'un budget conséquent. Le texte est en revanche peu précis sur la régulation. Ce rapport, écrit par le libéral britannique George Lyon, prend position pour une Pac forte, maintenue sur "tout le territoire européen" et doté d'un important budget. Le texte développe cinq "axes prioritaires" : la sécurité de l'approvisionnement alimentaire et le commerce équitable, la durabilité, l'agriculture dans toute l'Europe, la préservation de la biodiversité et la protection de l'environnement, et enfin la croissance verte. Le texte souligne notamment que "la sécurité de l'approvisionnement alimentaire reste le défi central de l'agriculture européenne", dans un contexte de croissance de la population mondiale. "La Pac doit répondre immédiatement aux effets de la crise économique sur les entreprises agricoles, tels que le manque d'accès au crédit pour les agriculteurs, les pressions exercées sur les revenus agricole et la hausse du chômage dans les zones rurales", peut-on également lire dans le document. Produire plus de nourriture avec moins de terrains cultivables, moins d'eau et moins d'énergie : c'est l'enjeu auquel va se trouver confrontée l'agriculture européenne. " Les agriculteurs et la Politique agricole commune (PAC) doivent montrer qu'ils possèdent des réponses aux nouveaux défis du 21ème siècle ", explique le Britannique George Lyon. Le futur de la PAC est en débat au Parlement européen. La PAC est l'une des politiques majeures de l'Union européenne, et ce malgré que son poids dans le budget de l'Union européenne (UE) soit passé de 75 % en 1985 à 40 % aujourd'hui. Avec le changement climatique et la raréfaction des ressources naturelles, elle va devoir s'adapter à un nouveau contexte : diminution de l'eau, sécheresses, augmentation du prix de l'énergie, réduction des émissions de gaz à effet de serre… Dans le même temps, le besoin de nourriture devrait doubler dans le monde d'ici 2050, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). La réforme de la PAC, prévue pour après 2013, devra donc concilier ces deux aspects. Une tâche à laquelle s'attellent les députés européens, à qui le Traité de Lisbonne donne un rôle de colégislateur dans le domaine. Préalablement à un rapport que le Britannique George Lyon (Alliance des libéraux et des démocrates) devrait rédiger avant cet été, les députés européens ont rencontré le commissaire européen à l'agriculture, Dacian Ciolo?. " Comment s'assurer que les consommateurs ont accès à une nourriture de qualité ? Comment s'assurer que les prix soient raisonnables, tout comme les revenus des agriculteurs ? Un débat public est nécessaire ", affirme le Roumain. Il a également pointé du doigt un problème de communication : si 99 % des citoyens pensent que l'agriculture est vitale pour l'Europe, seul un tiers a déjà entendu parler de la PAC. Et ce alors qu'elle est inévitable dans les stratégies pour l'emploi, pour la croissance verte et pour la lutte contre le changement climatique.