A chaque fois que se produit un évènement d'importance internationale, et plus particulièrement quand il se produit chez nous, en Algérie, le constat est vite fait que les populations manquent d'intérêt car rien ne peut les convaincre que notre pays aura à y gagner. A l'importance de l'enjeu que traduit tout évènement, devrait correspondre un certain niveau d'animation de la vie dans la dimension socio-économique. Il serait encore plus intéressant qu'une commission d'experts indépendants évalue tous les programmes pour en évaluer les financements et même anticiper les résultats. Même la communauté internationale devrait manifester son intérêt pour les évaluations, et plus particulièrement quand il s'agit d'une élection au sommet de l'Etat car, dans ces conditions, il y aura des implications dans la région et au-delà, en n'oubliant pas que la mondialisation raccourcit les distances et crée des intérêts partagés ou antagonistes. Or, que voyons-nous dans le champ politique ? Que voyons-nous dans le champ économique? L'impression est grande que le premier regard cherchera en vain à placer le champ politique dans le champ visuel. Il cherchera également en vain où est placé le champ économique. Même un regard circulaire risquera de ne pas du tout les rencontrer, influencé d'abord par la thèse selon laquelle tout se fait et se décide dans les coulisses, dans l'ombre, amenant ainsi le champ politique à survivre, son existence même étant mise en péril par les inhibitions des acteurs politiques, avec les mêmes conséquences pour le champ économique, privant ainsi l'économie de tout apport de la vision politique, car c'est la politique qui a la primauté sur l'économie. L'impression est également grande que la classe politique et les partis politiques procèdent par tâtonnement, et tout apparaît alors comme si la démocratie est un phénomène nouveau ou même inconnu, comme il apparaît également que l'économie de marché est un phénomène nouveau pour nos opérateurs économiques. Il vaut mieux les qualifier de phénomènes nouveaux plutôt que de phénomènes étrangers à notre classe politique et à notre classe économique, encore plus à note société.L'acquisition par la classe politique de la capacité à produire des concepts nouveaux aurait pu enrichir les débats et donc donner vie au champ politique dans sa dimension socio-économique. Mais, il semble que même le débat est en crise et qu'il risquerait d'aggraver celle-ci. Des concepts nouveaux, s'ils existaient dans le vocabulaire et la réflexion politique, structureraient des visions nouvelles et susciteraient même une certain intérêt de la jeunesse, un engagement qui lui permettrait d'avoir la conviction que c'est à elle de définir son avenir et d'agir dans ce sens. L'acquisition de cette capacité moderniserait la vision de la classe politique, toutes catégories confondues, et rendrait caduc l'investissement dans la démagogie des idéologies génératrices des intolérances et de la régression. N.B.