Sa poursuite entre l'interwilayas et les pouvoirs publics a été confirmée ce week-end à Tizi Ouzou. Cela était, d'ailleurs, très attendu, eu égard au satisfecit affiché par les citoyens, au lendemain de la levée de la séance de travail du premier round de dialogue. Le conclave de jeudi dernier à Azib-Ahmed a, non seulement, bien apprécié le protocole d'accord cosigné par la délégation restreinte de l'interwilayas et le chef du gouvernement, en levant la réserve émise, mais a aussi conforté l'option du règlement de la crise, adopté depuis le mois d'août 2003, à Raffour. Doucement mais aussi sûrement, le mouvement citoyen avance en suscitant de plus en plus l'espoir, au sein de la société. La défection citoyenne constatée ce week-end, à l'occasion de la manifestation des dissidents, en est un signe qui, non seulement, ne trompe pas sur les intentions des citoyens, mais dénote aussi amplement que la voie choisie pour la concrétisation de la plate-forme d'El-Kseur est celle de la population. Après 33 mois d'incertitude quant à l'issue de la crise, il va de soi qu'elle ne prend pas part aux actions de rejet du dialogue, initiées par certains dont les desseins restent inavoués. La Kabylie reste donc en attente, sur fond d'espoir, quant à la solution la plus positive possible. Sur ce point, les délégués, qui auraient pris part au dernier conclave interwilayas à Tizi Ouzou, sont restés - c'est le moins que l'on puisse dire - fidèles aux attentes des citoyens, même si quelques réticences s'étaient manifestées au grand jour. A bien analyser la situation, la temporisation voulue par, principalement, la CIC Béjaïa, serait, aux yeux de nombreux observateurs, compréhensible car, estime-t-on, tout travail mené à la hâte peut donner lieu à de mauvaises surprises. Et c'est sans doute pour cela que la Cicb a préféré ajourner la désignation de la délégation interlocutrice pour le dialogue qui portera, cette fois-ci, sur les revendications contenues dans le document d'El-Kseur. Et comment cela pouvait-il être autrement lorsqu'on sait que ce prochain round de dialogue portera sur des questions éminemment politiques. A commencer par la sixième incidence liée à «la révocation des indus élus» qui, pour rappel, a déjà reçu l'accord de principe des représentants de l'Etat. Mieux encore, il s'agira de la mise en oeuvre des quinze points dont certains sont d'importance politique inégalable. On citera, pour illustration, «la mise sous l'autorité effective des instances démocratiquement élues toutes les fonctions exécutives ainsi que celles des services de sécurité», «le statut officiel de la langue amazighe, l'indemnité de 50% du Smig à tout demandeur d'emploi en Algérie». Même si un document consensuel de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur est fin prêt, il n'en demeure pas moins que d'autres préparatifs psychologiques et matériels sont rendus nécessaires par l'importance et l'enjeu de cette prochaine rencontre au sommet. Ce rendez-vous, qui interviendra le 18 janvier, revêt une importance capitale, aussi bien pour les délégués des archs que pour le simple citoyen. La disponibilité affichée par les deux parties augure de meilleurs jours pour toute la nation algérienne. Ainsi donc, après avoir pu régler avec brio les incidences induites par les événements du Printemps noir, le mouvement citoyen s'apprête à un autre round de dialogue qui sera sans doute le plus long, mais dont les acquis ne manqueront pas de se répercuter positivement sur la vie politique du pays. Rien que pour cela, une préparation minutieuse s'impose, d'autant plus que l'attente est si grande et qu'un moindre faux pas peut ramener à la case départ et ne profitera qu'à ceux qui n'ont pas assez profité de la situation du pays depuis l'indépendance en 1962.