Décidément, la wilaya de Annaba n'est pas au bout de sa peine. En effet, suite à une série d'enquêtes conjointes la gendarmerie et la police sur le détournement des aides agricoles, les différentes investigations ont permis de conclure qu'il y avait une multitude de délits sur les activités de la direction de l'agriculture d'Annaba, entre les années 2001et 2006, et celles de la Coopérative agricole spécialisée en irrigation, aménagement et construction (Casiac). A ce titre, une cinquantaine de personnes, dont des cadres et des membres de la direction, de la chambre d'agriculture ainsi que leurs proches, ont profité d'une partie de la somme détournée et ont été ainsi auditionnées dans le cadre de cette enquête. Certains des mis en cause risquent de rejoindre dans les prochains jours le président et le directeur de la Carsci placés sous mandat de dépôt. Alors que plusieurs suspects ont été déjà placés sous contrôle judiciaire, d'autres ont bénéficié de la liberté provisoire. S'agissant du même contexte, il est à noter que cette enquête intervient après celle qui avait abouti à la confirmation de détournement des biens de la Coopérative agricole régionale des services et cultures industrielles (Carsci) pour l'équivalent de plus de 20 milliards de dinars. Les sommes qui été officiellement destinées aux opérations de développement agricole, accordées par l'Etat aux agriculteurs durant une période précise (2001-2006) sous forme d'aides non remboursables, ont coûté au Trésor public un préjudice financier évalué à des centaines de millions de dinars. Par ailleurs, c'est durant l'année 2009 que la plainte a été déposée par les services du ministère de l'Agriculture et ceux de la wilaya de Annaba auprès du tribunal correctionnel. "Effectivement notre tutelle et les services de la wilaya ont déposé plainte pour déterminer les responsabilités dans les détournements des soutiens financiers accordés aux agriculteurs dans différentes filières agricoles. Il y a également ceux des chambres froides et des concessions du Lac Fezara", a annoncé M. Abdenacer Ayat, directeur des services agricoles d'Annaba. En outre, il y a lieu de révéler qu'à peine 10% seulement de l'ensemble des projets relatif à la mise en valeur de 5200 ha du Lac Fezara concocté par la direction de l'époque, celui de la réalisation de chambres froides, de la mise en place du système d'irrigation au goutte-à-goutte et de la plantation d'arbres fruitiers sur 1200 ha ont été réalisés. Bien que perçus en totalité par les bénéficiaires, des centaines de millions de dinars ont disparu dans la nature sans que cela n'entraîne en 2006 une quelconque réaction des structures concernées. Selon des experts en la matière, le préjudice n'est pas seulement d'ordre financier, mais également socioéconomique, avec la dilapidation du patrimoine de la Casiac, la perte de milliers d'hectares de terre arable, la disparition de quelques 100.000 postes de travail entre permanents et saisonniers, en amont et en aval des activités agricoles, l'absence d'opérations de rajeunissement des arbres fruitiers, la baisse des activités d'élevage ovin et bovin et la production au niveau des filières lait, oléicole et apicole.