Les cours du pétrole ont fini en hausse, vendredi, pour la troisième séance d'affilée, sur le marché new-yorkais, les investisseurs ayant été rassurés par les déclarations du président de la Fed sur d'éventuelles nouvelles mesures de soutien à l'économie en cas de nécessité. Le contrat octobre sur le brut léger américain a fini en hausse de 1,81 dollar, ou 2,47%, à $75,17 le baril sur le New York Mercantile Exchange. Au moment de la clôture à New York, le baril de Brent avançait de 1,70 dollar, ou 2,27%, à 76,72 dollars. Sur l'ensemble de la semaine, le contrat sur le brut affiche une progression de 1,71 dollar, ou 2,33%, signant une hausse après deux semaines consécutives de baisse. A l'unisson de Wall Street, et dans un sursaut du moral des investisseurs, le marché pétrolier a enregistré sa troisième séance de hausse. "Le marché réagit aux commentaires du président de la Réserve fédérale Ben Bernanke disant que (la banque centrale) serait présente si l'économie montrait des signes supplémentaires de détresse", a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Le président de la banque centrale des Etats-Unis a affirmé vendredi dans un discours de rentrée que la reprise économique de son pays se poursuivait, mais a laissé entendre que son institution risquait de devoir prendre de nouvelles mesures de soutien pour contrer le ralentissement. De telles mesures pourraient combiner deux effets positifs pour les prix du pétrole : une politique monétaire accomodante pèse sur le dollar et rend les prix libellés dans la monnaie américaine plus attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises. Un soutien à l'économie signifierait "le maintien d'un niveau constant de la demande de pétrole", selon Andy Lipow. A l'ouverture, le marché s'était montré hésitant après les chiffres du produit intérieur brut américain. Selon la deuxième estimation officielle du PIB du deuxième trimestre, publiée peu avant l'ouverture du marché pétrolier, la croissance économique des Etats-Unis a été de 1,6% en rythme annuel. C'est une forte baisse par rapport à la précédente estimation (2,4%), mais la révision est moindre qu'attendu par les analystes (1,4%). "Cela a été une mauvaise semaine pour les statistiques économiques, de l'immobilier à l'activité manufacturière. Ce rapport sur le PIB est un peu considéré comme une victoire morale", a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research. Mais certains analystes restaient très réservés face au ralentissement de la croissance américaine. "L'économie a besoin d'une croissance d'environ 2,5% juste pour empêcher le chômage de progresser et de plus pour le faire reculer. Oubliez toute idée de croissance importante de la demande en énergie", a prévenu Mike Fitzpatrick, de MF Global. Le marché du pétrole restait ainsi fragile. "L'humeur du marché est toujours très, très négative. On entre dans une saison (de faible consommation de pétrole), les réserves sont à des niveaux record et les perspectives économiques restent troubles. Tous ces éléments se combinent pour maintenir le marché sous pression", a noté de son côté Phil Flynn. Pour Amrita Sen, de Barclays Capital, "tout nouvel indicateur macroéconomique plus faible qu'attendu est de nature à maintenir la pression à nouveau sur les prix du baril". "Il y a des fondamentaux (offre et demande) assez solides pour soutenir les prix au-dessus du seuil de 70 dollars (...) mais il y a également assez d'inquiétudes sur le plan macroéconomique pour rendre difficilement soutenable une envolée des cours", soulignait-elle.