Le pétrole brut léger américain a enregistré sa troisième séance consécutive de hausse, terminé vendredi sur un progrès de quelque 2% sur le marché new-yorkais, à la faveur du repli du dollar et de solides indicateurs macro-économiques chinois. Le contrat novembre a fini sur un gain de 1,61 dollar, soit 2,01%, à 81,58 dollars le baril CLc1. Sur l'ensemble de la semaine, l'or noir américain a gagné 6,65%, soit plus forte hausse hebdomadaire depuis la semaine au 19 août. Au moment de la clôture du New York Mercantile Exchange, le Brent prenait 1,14 dollars (+1,7%) à 83,71 dollars. Les gains du marché pétrolier ont été limités par la publication de l'enquête mensuelle ISM, qui a montré que la croissance de l'activité du secteur manufacturier américain avait ralenti légèrement plus qu'attendu en septembre. Le marché pétrolier est monté "de concert avec les autres matières premières après la publication d'un indice PMI meilleur que prévu en Chine", ont relevé les analystes de JPMorgan. Selon eux, ce "retour de l'accélération de la croissance alors que l'on aborde le quatrième trimestre est de nature à soutenir la croissance de la demande (d'énergie) dans la région". Les deux indices des directeurs d'achats portant sur l'activité manufacturière en Chine, l'officiel et celui compilé par la banque HSBC, ont montré une accélération de l'expansion du secteur en septembre. Ces chiffres "confortent ceux qui ont acheté du pétrole la semaine dernière en s'appuyant sur le fait que la croissance chinoise soutiendrait la demande d'énergie", a explique Phil Flynn, de PFG Best Research. "Mais rien de tout cela ne serait possible sans la Fed", la banque centrale américaine, qui s'est dite la semaine dernière prête à adopter de nouvelles mesures de soutien à l'économie, a-t-il ajouté. Le baril "a pris 10 dollars" depuis la réunion de l'institution, a-t-il rappelé. Les annonces de la Fed, en plus de rassurer les investisseurs inquiets d'un retour de la récession, se sont traduites par une chute du dollar, qui rend le brut meilleur marché pour les acheteurs munis d'autres devises. L'euro est ainsi monté vendredi à son plus haut niveau depuis mars face à la devise américaine, à plus de 1,37 dollar. Aux Etats-Unis, les investisseurs ont été encouragés par une révision à la hausse de l'indice de confiance des consommateurs compilé par l'Université du Michigan et la progression de la consommation des ménages en août. L'indice ISM d'activité manufacturière a en revanche baissé plus que prévu. "Le mouvement à la hausse du marché pétrolier prend de la vigueur, grâce à la conjonction d'une amélioration de l'opinion des investisseurs quant à la situation macroéconomique et de chiffres constructifs concernant le marché du pétrole", ont estimé de leur côté les analystes de Barclays Capital. Les statistiques hebdomadaires du département américain de l'Energie ont montré mercredi une baisse générale des stocks du pays. Les réserves de brut étaient montées à la fin de l'été à leur plus haut niveau depuis 20 ans.