Grâce à la virtualisation et à des processeurs multicoeurs plus rapides, les tablettes tactiles et les smartphones pourraient disposer de puissantes applications Cloud et de systèmes d'exploitation multiples. Rendez-vous dans trois à cinq ans. Les prochaines générations de smartphones et de tablettes tactiles pourront exécuter plusieurs systèmes d'exploitation et faire tourner de puissantes applications reliées au Cloud telles que des jeux en Haute Défintion, grâce à l'utilisation progressive de machines virtuelles sur les appareils mobiles. C'est ce qu'ont déclaré des experts lors de la conférence Tech Linley Processor qui se tient à San José, Californie. " Des processeurs plus rapides permettront à ces appareils d'exécuter les applications plus rapidement, et la virtualisation pourra aider à une consolidation des applications, c'est-à-dire à un usage optimisé des ressources, " a déclaré Linley Gwennap, analyste pour le Groupe Linley. Déjà largement adoptée dans les salles informatiques, la virtualisation a contribué à optimiser les serveurs et à réduire les coûts énergétiques. La technologie pourrait à présent avoir un impact sur les appareils mobiles comme les smartphones, aider à la gestion de tâches critiques en temps réel et à la sécurisation des environnements logiciels hétérogènes. Le mouvement vers la virtuallisation est porté par l'arrivée d'appareils nomades de plus en plus puissants. Les utilisateurs devraient pouvoir profiter des avantages de cette future génération d'appareils mobiles dès la fin de cette année. Le fabricant coréen LG Electronics, par exemple, a déjà annoncé un smartphone Optimus avec un processeur Arm double coeurs cadencé à 1 GHz, capable de lire des vidéos HD en 1080p. Le terminal sera disponible fin 2010. Ce n'est qu'un des exemples de ces futurs gadgets mobiles qui pourraient tirer parti de la virtualisation. " La virtualisation pourrait également entraîner une diminution du coût des smartphones et une augmentation de leur autonomie, " pense Steve Subar, PDG et fondateur de l'Open Kernel Labs. Cette entreprise développe une technologie de virtualisation pour les systèmes embarqués. La virtualisation permettrait aussi d'économiser sur le coût des puces intégrées au smartphone, puisqu'elle optimise l'usage de la RAM et de la mémoire Flash, notamment. La virtualisation pourrait aussi réduire les prix des smartphones et rallonger la durée de vie des batterie en utilisant moins de RAM et de mémoire Flash, selon Steve Subar, PDG et fondateur d'Open Kernel Labs, qui développe des solutions de virtualisation pour les systèmes intégrés. Un environnement virtualisé pourrait ainsi être établi pour un service Cloud spécifique ou pour échanger des données avec un ordinateur ou visualiser des vidéo en temps réel, explique pour sa part Les Forth, ingénieur des domaines d'applications à Freescale Semiconductor. De plus beaucoup d'applications ne sont pas compatibles avec tel ou tel système d'exploitation mobile. La virtualisation permettrait d'unifier les développements et de résoudre ce problème. Mais la virtualisation n'est pas pour autant le remède miracle aux limitations hardware et à la diversité des systèmes. Linley Gwennap remarque par exemple que faire tourner des applications avancés virtualisées pourrait avoir un effet inverse. Les hyperviseurs, qui permettent d'isoler les différents systèmes et processus logiciels en cours d'exécution sont l'un des aspects important de la virtualisation. Mais selon Gwennap ces hyperviseurs passent beaucoup de temps processeur à balayer les objets et à appliquer les protocoles de virtualisation, ce qui pourrait vite devenir néfaste et raccourcir la durée de vie des batteries des appareils mobiles. Pour résoudre ce problème, Gwennap préconise de charger les systèmes d'exploitation sur différents cœurs jusqu'à ce que des progrès considérables soit atteint sur les durées de vie des batteries. Quoiqu'il en soit, la virtualisation semble une piste intéressante à creuser pour les développeurs mobiles. Désormais, les processeurs pour ce type de terminaus sont conçus avec des extensions qui permettent d'implémenter ces technologies. ARM vient par exemple d'annoncer ce mois-ci le Cortex-A15 MPCore, un processeur qui permet d'exécuter des systèmes d'exploitation virtualisés. RDe quoi faire taire les critiques sur les tablettes - qui ne serviraient à rien - ou les smartphones - ordinateurs au rabais ? R.M.