Le marché du médicament, en Algérie, est estimé à plus de 2.5 milliards de dollars. Il est largement dominé par des groupes étrangers. Ce même marché a enregistré, en 2010, une croissance de l'ordre de 0,13 milliard de dollars par rapport à 2009. Il atteindra, selon les prévisions des experts, les 3 milliards de dollars en 2013. Les importations continuent d'enregistrer des hausses, avec une valeur de plus de 1,5 milliard de dollars, soit un taux légèrement inférieur à 65% pour le premier semestre 2010. En effet, selon des données obtenues par le quotidien électronique TSA, le français Sanofi Aventis est en ce moment en tête de liste, avec ses 13% de parts de marché. En 2009, ce même opérateur présentait près de 320 millions de dollars. Il est suivi directement par Hikma pharma, avec ses 164 863 013 USD, Saïdal (149 187 464 USD), Glaxosmithkline ou GSK (141 958 937 USD), Novartis (129 138 999 USD) et Pfizer (111 323 448 USD). Viennent ensuite le danois Novo Nordisk (85 264 536 USD), l'américain MSD (85 264 536 USD), le français Roche diagnostics (85 264 536 USD) et Astrazeneca (85 264 536 USD). Les 314 autres laboratoires nationaux et internationaux opérant en Algérie se partagent ce qui reste du marché pour une valeur se rapprochant de 1,05 milliard de dollars. En 2009, selon l'étude de IMS Health, qui se basait principalement sur les ventes en officines, près de 530 millions d'unités (tous produits et marques confondus) ont été écoulées sur le marché national. Près de la moitié est produite localement. Mais le chiffre d'affaires des médicaments fabriqués en Algérie est largement inférieur à la valeur des produits pharmaceutiques importés. En effet, les molécules, ramenées directement de l'étranger, concernent essentiellement l'oncologie. S'agissant du même contexte, suite aux nouvelles orientations du gouvernement en la matière, qui incitent les opérateurs pharmaceutiques à revoir leur stratégie, le secteur du médicament connaît depuis quelques temps une ébullition totale. En effet, le gouvernement a entrepris de nouvelles mesures, imposant aux opérateurs pharmaceutiques d'investir obligatoirement dans la production locale, en vertu de l'arrêté ministériel du 30 octobre 2008 établissant un cahier des conditions techniques à l'importation des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine, le gouvernement veut, à travers cette nouvelle réglementation, réduire la facture du médicament au fur et à mesure qu'il diminue le volume des importations. D'autant qu'il a accompagné cette nouvelle réglementation de l'interdiction de l'importation des produits fabriqués en Algérie. La liste, comptant actuellement 300 produits, sera élargie à 800 d'ici deux ans. Face à cette situation, les opérateurs pharmaceutiques doivent répondre à la lettre aux règles de l'Etat algérien,mais sans renoncer aux gains substantiels que leur offre le marché national. A ce titre, chacun y va de sa stratégie pour proposer au gouvernement algérien un deal arrangeant. Pour les uns, c'est fabriquer localement des produits anciens qui n'exigent guère de gros investissements, pour d'autres il s'agit d'offrir leur assistance dans la recherche et la formation. Tous se battent, toutefois, pour obtenir rapidement l'autorisation de la mise sur le marché (AMM) de leurs nouvelles molécules. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Djamel Ould Abbès a gelé, dès son installation à la tête du secteur, les décisions d'enregistrement des nouvelles molécules, afin de faire un état des lieux de la nomenclature en vigueur, laquelle comporte 5 486 produits, dont 1 022 DCI (dénomination commune internationale).