le marché parallèle est arrivé à un niveau d'organisation qui parasite tout le réseau commercial, mais en donnant aussi des sources de vie à des milliers de jeunes. Ce phénomène à la fois économique et polluant, est devenu la préoccupation de vendeurs occupant dans l'illégalité des espaces immenses dans les villes et les villages. Le marché informel trouve une part de réponse à travers son adaptation minutieuse à l'offre, qui se traduit par un réseau assez large à travers l'ensemble du territoire national assez ramifié de produits qui intéressent toutes les catégories sociales de la population et qui trouve dans ce "marché" de la rue des gains économiques. Les prix pratiqués moins chers, sont à l'avantage des bourses des ménages et un allégement du pouvoir d'achat, incitant souvent les consommateurs à s'éloigner du commerce formel où les prix sont plus élevés. Selon le professeur Samir Bellal, l'économie informelle constitue, depuis l'indépendance, un élément fondamental du paysage économique en Algérie. Aussi, n'est-il pas étonnant de noter l'abondance de la littérature qui lui est consacré. Habituellement, l'économie informelle qui recouvre une variété d'activités aussi disparates les un que les autres, est définie comme l'ensemble des activités économiques qui échappent au contrôle de la collectivité, dans la mesure où elles ne répondent pas aux normes juridiques, sociales et fiscales définies par l'Etat. L'économie informelle est souvent dite "parallèle", "soutenue", "marché noir", notions qui, toutes renvoient au caractère illégal des pratiques que celles-ci met en œuvre. De même, ces notions illustrent la prédominance de l'approche dualiste dans l'analyse du phénomène. L'approche dichotomique permet, certes, de décrire le phénomène dans ses différentes manifestations. Elle donne aussi libre cours à des tentatives et méthodes de quantifications l'économie parallèle étant par définition une économie dont les activités ne sont pas saisies et quantifiées par l'appareil statistique, et quand elles le sont, c'est au recours à des techniques d'estimations). Cependant, force est de noter que l'économie informelle pose avant tout, et au-delà de ce qui précède, la question de la régulation de l'activité économique de la société, régulation qui s'effectue au travers d'un ensemble d'institutions fondamentales. Il s'agit de dépasser l'approche dualiste pour proposer une démarche qui place les institutions, telles que définies dans la théorie de la régulation, au centre de l'analyse. La problématique de l'économie informelle ne saurait donc être formulée indépendamment de la question de la nécessité d'assurer la viabilité du régime d'accumulation. Très souvent, l'économie informelle a donné lieu à des analyses qui, pour avoir relégué au second plan cette préoccupation, ont versé dans le juridisme ou débouché sur des problématiques relevant davantage du droit que l'économie. Pour l'économiste, la question n'est pas tant de savoir si telle ou telle pratique est légale ou illégale, mais bien de savoir si les institutions en place sont à même de soutenir et piloter un régime d'accumulation efficient et viable. Ce phénomène largement évoqué, jeudi, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia, dans une conférence de presse en marge de l'installation des nouveaux walis, est toujours d'actualité en Algérie. L'économie informelle a toujours fait partie du paysage socio-économique. Aussi bien durant la phase volontariste de la politique de développement que durant la période de libéralisation qui a suivi, les pratiques économiques informelles ont toujours proliféré, et à grande échelle, mais leurs manifestations ainsi que leurs effets connaissent une évolution dictée par l'évolution des formes institutionnelles. Plantant les jalons qui permettent de mieux situer cette problématique, M Ould Kablia, en fonction du point de vue d'une meilleure organisation de la société et de l'amélioration de son cadre de vie, a mis l'accent sur le traitement avec la plus grande rigueur de tous les problèmes qui ont une incidence directe sur la vie des citoyens. Dans ce cadre, il évoquera le problème du marché parallèle, en citant un "urbanisme commercial" à réguler et à organiser. Il souligne, à cet effet, "nous n'allons pas faire la chasse au commerce informel. Je n'accepterais jamais qu'on parle de son éradication. Pour le ministre, le commerce de rue touche des milliers de jeunes et y tirent leurs subsistances. Aux walis, le ministre de l'Intérieur leur a donné pour instruction d'organiser et d'absorber ce phénomène " dans un cadre de transfert sur le moyen terme. On ne peut pas déclencher une guerre contre le commerce informel". Il expliquera aux walis que c'est là une instruction du président de la République, afin de résoudre au niveau de chaque wilaya ce problème. En effet, il est retenu au titre du plan quinquennal 2010/2014, un plan de développement des infrastructures commerciales, un plan de modernisation et de densification en vue de réduire le commerce informel par la disponibilité, notamment, de structures facilitant l'écoulement des produits agricoles frais. Ce programme s'articule sur la réhabilitation des marchés de gros des fruits et légumes en cours d'exécution. En matière de réalisations, cinq marchés de gros et 85 marchés de détail ont été réceptionnés. Additionnement, le secteur du commerce prévoit, notamment, au titre du programme 2010/2014, la réalisation de nouveaux marchés de gros.