Les pays de la Ligue arabe pourraient demander à l'ONU, le mois prochain, de reconnaître l'Etat palestinien si Israël poursuit la construction des colonies en Cisjordanie, a déclaré, hier, le ministre égyptien des Affaires étrangères. "Si Israël ne respecte pas le gel de la colonisation, la Ligue arabe étudiera une autre option, hors du processus de paix, comme d'aller aux Nations unies pour demander la reconnaissance de l'Etat palestinien", a affirmé M. Gheit. Israël et l'Autorité palestinienne ont repris des négociations directes sous l'égide des Etats-Unis le 2 septembre, après quasiment deux ans d'interruption, mais les discussions achoppent déjà sur le refus de l'Etat hébreu de proroger le moratoire de dix mois sur les constructions dans les implantations de Cisjordanie, qui a expiré au 26 septembre. Et jeudi soir, le gouvernement israélien a annoncé qu'il avait approuvé la construction de 238 logements dans des quartiers juifs de Jérusalem-Est, après avoir observé pendant près d'un an un gel officieux des constructions dans cette partie de la Ville sainte, dont les Palestiniens veulent faire leur capitale. Il s'agit des premiers appels d'offres depuis la fin, le 26 septembre, du gel partiel de dix mois sur la construction dans les colonies. Bien que ce moratoire n'ait pas concerné Jérusalem-Est annexée, le gouvernement israélien avait évité de lancer des appels offres dans ce secteur ces derniers mois. Le mouvement contre la colonisation La Paix maintenant dénonce la décision du ministère de relancer la colonisation dans la partie orientale de la ville sainte. 'Cette annonce est clairement un geste politique destiné à faire obstacle à la reprise des négociation de paix avec les Palestiniens,' a déclaré Hagit Ofran, la responsable du dossier de la colonisation au sein de cette ONG. Elle a précisé que le ministère avait donné son accord pour le lancement des appels d'offres, mais que ceux-ci n'ont pas encore été publiés par la presse. Le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat avivement condamné cette décision et a appelé l'administration américaine à tenir le gouvernement israélien pour responsable de l'effondrement des négociations et du processus de paix en raison de son obstination à tuer toute chance de reprise des pourparlers. 'Si les Etats-Unis n'arrivent pas à obtenir [d'Israël] un nouveau gel des constructions dans les colonies, même de courte durée, comment peuvent-ils nous aider à régler les gros problèmes ?' s'interroge Yasser Abed Rabbo, membre de l'équipe de négociateurs palestiniens. 'Nous avons aujourd'hui l'équipe dirigeante la plus modérée de toute l'histoire du mouvement palestinien (...) C'est la foi dans le processus de paix qui guide notre stratégie'. Notons que le président palestinien, Mahmoud Abbas, a vivement recommandé jeudi au Quartette international pour la paix au Moyen-Orient de trouver des solutions alternatives pour mettre un terme à l'occupation israélienne et donner une patrie aux Palestiniens. M. Abbas a fait ces commentaires lors d'une conférence de presse à Ramallah en compagnie de son hôte finlandais, le président Tarja Halonen. "Nous voulons un Etat sur les territoires occupés en 1967 et vivre en paix avec nos voisins, y compris Israël," a indiqué M. Abbas. Il a également indiqué qu'il donnait aux Israéliens une nouvelle opportunité pour recommencer les discussions de paix, faisant allusion au delai supplémentaire d'un mois accordé aux Etats-Unis pour convaincre Israël de géler la construction des colonies. Si l'Amérique réussit à persuader Israël d'arrêter la construction des colonies, a indiqué M. Abbas, "nous irons directement aux négociations face à face".