Les ministres des Finances du Groupe des Vingt (G20) comptent élaborer ce week-end un plan d'action pour résorber les déséquilibres mondiaux, a déclaré le ministre canadien Jim Flaherty vendredi. Les pays du G20 sont en phase quant à la direction que doivent prendre les changements qui s'imposent dans le domaine des changes, a encore dit le ministre canadien. Jim Flaherty a par ailleurs apporté son soutien à une proposition soumise par le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner suivant laquelle les pays du G20 doivent réduire les déséquilibres de leurs comptes courants en deçà d'un pourcentage particulier du PIB. "Les pays émergents du G20 dont la monnaie est sensiblement sous-évaluée et disposant de réserves adéquates doivent laisser le taux de change s'ajuster totalement dans le temps, à des niveaux cohérents avec les fondamentaux économiques", explique Timothy Geithner, dans une lettre dont Reuters a pris connaissance. Les responsables des Finances du G20 ont entamé vendredi deux jours de réunion, avant que le sommet plénier du G20 proprement dit ne se tienne les 11 et 12 novembre à Séoul. Les pays en développement et le Japon ne sont pas d'accord avec la proposition des Etats-Unis d'établir un seuil de 4% du PIB pour les excédents et déficits des comptes courants, proposition qui semble viser directement les excédents commerciaux chinois. Le projet de communiqué qui doit être publié samedi à la fin de la réunion suggère ainsi que les pays du G20 s'engagent à "s'abstenir de toute dévaluation compétitive", selon l'agence d'informations économiques Dow Jones. Le G20 "va se diriger vers un système de taux de changes davantage déterminés par le marché", explique le projet de communiqué. Mais cette ébauche pourrait cependant nettement différer de la déclaration finale du sommet. Depuis quelques semaines, les échanges sont virulents sur la question des taux de change. En cette période de reprise, plusieurs pays veulent relancer leurs exportations pour doper leur croissance. Le meilleur moyen pour cela est d'avoir une monnaie faible car les produits coûtent moins chers aux acheteurs. Le Japon et le Brésil ont ainsi pris des mesures pour limiter la hausse de leur devise. Les Etats-Unis ne semblent pas presser de combattre la chute du dollar. Et la Chine refuse toujours de réévaluer son yuan. Cette dernière cristallise les critiques. Ses partenaires commerciaux, Etats-Unis en tête, lui demandent de laisser s'apprécier sa monnaie par rapport au dollar, plus rapidement qu'elle ne le fait. La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a de son côté indiqué jeudi qu'elle plaiderait ce week-end en faveur d'une "stabilité, le moins de volatilité possible et un meilleur équilibre" sur le marché des changes. Car l'euro est l'une des premières victimes de cette guerre des monnaies. Face à la faiblesse des autres devises, l'euro grimpe à toute vitesse. La monnaie unique a dépassé les 1,41 dollar la semaine dernière, soit son niveau le plus élevé depuis fin janvier.