Quelle solution pour la filière lait qui continue de se débattre dans des problèmes influant directement sur la disponibilité du lait en sachet ? La filière, de l'avis même du directeur de la régulation au ministère de l'agriculture, est" complexe et même la plus complexe du secteur ". Amar Essabah, invité de la chaîne III de la Radio national, hier, a parlé de vérité qu'il faut mettre au grand jour. Le déséquilibre entre les besoins et la production est un élément à prendre en compte même si les quantités produites ces dernières années en lait cru sont jugées " importantes ". La faille se situe, selon lui dans la faiblesse des niveaux de collecte de lait cru. " Nous produisons 2,4 milliards de litres et seuls 400 millions sont collectés, il y a donc des progrès à faire dans ce domaine ", a précisé Amar Essabah. En gros, il juge que la filière lait connaît des " insuffisances " tout en estimant qu'elle est en mouvement et compte actuellement " 100.000 éleveurs ". Paradoxalement, ce niveau de production n'a pas influé sur les importations de la poudre de lait en constante augmentation. Cela montre le dysfonctionnement qui existe et qui pénalise et le consommateur et le trésor public. Amar Essabah, a souligné que l'Office national interprofessionnel du lait doit prendre en compte cet aspect annonçant des " ajustements à apporter à toute la filière notamment en matière d'organisation ". En toile de fond, trouver des mécanismes pour renforcer la collecte et ce en appui aux mesures déjà appliquées comme la prime pour les unités qui utilisent le lait cru. Amar Essabah n'en dira pas plus sur les nouveaux dispositifs à mettre en place dont l'objectif est la " production du lait en sachet à base du lait cru ". Interrogé sur la flambée des prix des fruits et légumes malgré la disponibilité des produits sur le marché, Amar Essabah, a déclaré que la " régulation des prix est un élément fondamental pour assurer aussi les revenus des agriculteurs " sans préciser la raison de cette hausse des prix. En revanche, en matière de disponibilité des produits agricoles, il souligne que le Syrpalac a " fait ses preuves et le dispositif a permis de constituer des stocks importants ". C'est ainsi, qu'il déclare que le niveau des stocks en pomme de terre est de " 26 millions de quintaux et 2800 quintaux pour l'oignon ". Les performances enregistrées dans la plantation de la pomme de terre ont été également mises en avant par le directeur de la régulation qui affirme que la superficie pour la pomme de terre d'arrière saison a augmenté de " 20% pour atteindre 51.000 hectares au lieu des 24.000 de l'année passée ". Pour les viandes rouge et blanches, les quantités stockées sont de l'ordre de " 8000 tonnes ". Pour les importations des viandes rouges, il estime qu'elles ont " diminué en attendant de faire le bilan prochainement ". De manière globale, Amar Essabah a souligné qu'il " n'y aura pas de pénurie dans tous les produits ". A propos de la filière avicole, il rejette l'appel des éleveurs pour une exonération des impôts au motif que cette disposition appliquée en 2007 n'a pas influé sur les prix. Par contre, la mesure préconisée est l'intégration de l'orge produite localement pour atténuer la flambée des prix sur le marché international.