Le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue a tiré une nouvelle fois la sonnette d'alarme sur l'ampleur que prend ce fléau dans notre société. Abdelmalek Sayeh, invité hier de la chaîne III de la Radio nationale, a pointé du doigt les narcotrafiquants qui sévissent dans nos frontières ouest et du sud. Pour lui, ces deux régions, à savoir le Maroc et les pays du sahel, sont une " véritable menace pour notre pays qui fait face à un trafic de drogue dure comme la cocaïne ". C'est ainsi qu'il qualifie le trafic de drogue comme la deuxième menace après le terrorisme. Plus grave encore, il estime que la " connexion entre les réseaux de narcotrafiquants et les terroristes est avérée, notamment dans le couloir du Sahel où la cocaïne arrive en provenance de l'Amérique latine ". Les chiffres qu'il détient montrent que des quantités importantes ont été saisies dans des pays comme le Mali et la Mauritanie avec, respectivement, " 240 tonnes en 2008 et 20 tonnes l'année passée ". La Frontière ouest n'est pas en reste et Abdelmalek Sayeh a affirmé que l'ouverture de cette frontière " aggravera le trafic de drogue, cette frontière est un fardeau pour l'Algérie qui s'emploie à ne jamais baisser la garde ". Le Maroc reste une plaque tournante du trafic de cannabis avec " 1000 hectares plantés, et la wilaya de Béchar est la wilaya ou transit la drogue ". Tout en se disant non habilité à décider de la fermeture où pas de cette frontière, le DG de l'Office a néanmoins mis en garde contre son ouverture. Invité à commenter les quantités saisies chez nous, il affirme que notre pays demeure toujours un pays de transit. Pour preuve, il met en avant les " 40 hectares cultivés en Algérie très loin des parcelles marocaines et celles des pays latino américains qui se comptent par millions ", autre statistique en possession du DG de l'Office est le taux des quantités saisies qui ne reflètent pas la réalité. Selon Abdelmalek Sayeh, le volume a certes diminué mais il ne représente que " 10 à 15 % des quantités qui transitent selon l'ONU ". Toutefois, il rappel les efforts déployés par les forces de sécurité qui ont renforcé le dispositif au niveau des frontières. Abdelamlek Sayeh a évoqué, par ailleurs, les moyens mobilisés par l'Etat pour la prise en charge des toxicomanes tant au plan juridique que matériel. Le DG de l'Office privilégie ainsi la thérapie pour les toxicomanes qui s'engagent à poursuivre cette méthode au lieu de la détention. Pour ce faire, il affirme que rien ne peut se faire sans la mise en place des centres de désintoxication. Les projets retenus sont au nombre de 15 mais un retard est constaté dans la réalisation, et Abdelmalek Sayeh annonce néanmoins que 3 centres seront réceptionnés dans 3 mois.