L'Algérie vient à la 11e place dans le classement sur la compétitivité des économies du monde arabe en 2010, tout juste derrière l'Égypte, et à la 86e au niveau mondial. Le rapport sur la compétitivité des pays du monde arabe publié par le Forum économique mondial, note que la chute du niveau de la stabilité de l'environnement macro-économique, principal avantage compétitif du pays durant les années précédentes, est à l'origine de ce classement. En effet, l'environnement macro-économique de l'Algérie "a chuté de la 2e à la 57e position depuis 2009". Cet environnement est caractérisé, selon les rédacteurs du document, par un déficit budgétaire élevé, une épargne nationale médiocre, une inflation plus élevée et l'augmentation de la dette publique. "Tout cela contribue significativement à une évaluation négative de la stabilité macro-économique du pays", a-t-on estimé, soulignant, cependant, que cette détérioration est compensée par de petites améliorations, quoique consistantes, dans presque tous les autres secteurs entrant dans l'évaluation de la compétitivité. Ces améliorations, est-il écrit dans le rapport, renvoient à un certain nombre d'événements positifs constatés dans le pays en ce qui concerne la compétitivité, malgré qu'elles ont lieu à un bas niveau. Ainsi, les rédacteurs du rapport sur la compétitivité suggèrent que l'Algérie doit, à l'avenir, se focaliser sur le perfectionnement de la compétitivité de ses produits, de sa main-d'œuvre et des marchés financiers. En outre, le document fait ressortir que l'Algérie reste fermée à la concurrence étrangère (127e au niveau mondial), tout en estimant que l'Algérie pourrait profiter en s'ouvrant au commerce et à l'investissement. Le rapport suggère, dans le même sens, que l'Algérie doit faire des progrès dans l'utilisation du capital humain (133e). Ce classement est particulièrement inquiétant que l'Algérie est classée parmi les pays à taux de chômage très élevé pour la catégorie des jeunes (24 %). En même temps, a-t-on relevé, malgré la disponibilité des revenus pétroliers, l'environnement des affaires fait face à des difficultés sévères dans l'accès aux financements (131e pour la disponibilité des services financiers). Cela traduit le manque de confiance des investisseurs en le secteur financier (135e). Par ailleurs, dans l'examen global de la compétitivité dans le monde arabe, en 2010, les rédacteurs du rapport constatent que la crise économique mondiale a encore creusé l'écart de compétitivité entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le reste de la région du monde arabe. Le document note, en effet, que le Qatar, l'Arabie saoudite et le Koweït surpassent les autres économies à un niveau similaire de développement en termes de compétitivité. Dans le classement général de 139 économies, ils se placent respectivement à la 17e, 21e et 35e. En revanche, dans la région de l'Afrique du Nord, la Tunisie et le Maroc sont classés 32e et 75e dans le classement général et l'Egypte (81e), l'Algérie (86e) et la Libye (100e). "Les pays devront accélérer les efforts pour accroître l'efficacité de leurs marchés du travail, favoriser le développement et la stabilité des marchés financiers, et la réforme de l'éducation", a-t-on préconisé. Les pays du CCG ont atteint les niveaux de l'OCDE sur un certain nombre de catégories de l'indice, tels que les institutions, les infrastructures, ainsi que l'efficacité des biens, du travail et des marchés financiers. L'Afrique du Nord surclasse la région du Moyen-Orient en termes d'infrastructures, stabilité macro-économique, la taille du marché et l'innovation. Cette dernière surclasse, en revanche, l'Afrique du Nord en termes d'éducation, de l'efficacité des biens, du travail et des marchés financiers, et la sophistication des affaires.