La rive sud de la Méditerranée a fait preuve d'une bonne résistance au choc de la crise mondiale, par rapport à d'autres régions, en l'occurrence les pays nord-méditérranéens. L'étude réalisée par Anima, dont l'objectif était d'analyser l'impact de la crise économique mondiale sur les pays sud- méditerranéens, a relevé que cette région a échappé aux retombées les plus graves de la crise, au départ. En revanche, les dix pays qui constituent la rive sud de la Méditerranée (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Syrie, Tunisie, Turquie) ont fini par être secoués par la crise, juste avec les effets du second tour, notamment par la baisse des recettes touristiques et les envois de fonds. Par ailleurs, l'analyse prévoit un amortissement de la crise dans les dix pays en raison de leur attractivité pour les investissements étrangers, ceci a mis la région devant l'Europe affaiblie par la crise. Pour ce qui est des revenus externes, l'étude a estimé que la région a subi une perte de 100 milliards de dollars pour le compte de l'exercice 2008-2009. Cette perte est due pratiquement à cinq indices à savoir le tourisme, l'aide au développement, les exportations, IDE, transfert de fonds des migrants. En outre, malgré cette baisse, certains secteur avaient fortement cru dans la même période, tout en les comparant à 2006. D'ailleurs la comparaison démontre que les revenus externes ont connu une hausse de 33 milliards de dollars. En terme de chiffres, l'impact de la crise sur la région était de 7,7% de perte sur le PIB, alors que l'accumulation du capital productif ou financier a enregistré une perte de 21.5 milliards de dollars, soit 7% de la FBCF (formation brute de capital fixe). Au niveau des pays, l'étude a classé, pour 2009, la Turquie et Israël comme les pays les plus perdants en matière des IDE et de tourisme, les pays pétroliers et la Turquie pour les exportations, la Turquie, Syrie et Egypte pour les transferts des migrants. Par contre, les autres pays se maintiennent, surtout si l'on compare 2009 à 2006, sauf pour l'investissement étranger. De son côté, le Machreck a été touché par la crise du Golfe, mais une partie de cette région a bénéficié du dynamisme exceptionnel de la Turquie, qui rejaillit sur les pays proches en particulier la Syrie et le Liban, A un degré moindre, Israël semble en mesure de sortir de la crise, tandis que l'Egypte continue de subir les dividendes de sa stratégie de réforme. Concernant l'Algérie, l'analyse a noté que les ressources propres du pays ont permis de faire face aux répercussions de la crise. Par ailleurs, le document d'Anima a montré que dans le cadre de la croissance, elle a baissé de 1,5 à 2% sur la moyenne des pays de la Méditerranée en 2009, contre 4% de chute en Europe. Pour 2010 et 2011, les pronostics de la Banque mondiale parle d'un rebondissement assez rapide. De même les flux d'investissement vers la région méditerranéenne ont chuté de 14% en 2009 contre 35% au niveau mondial. Cependant, l'étude a illustré que l'intervention publique menée depuis 2008, a fait face à la demande externe décroissante, ainsi la plupart des pays sud-méditerranéens ont soutenu leur demande domestique en développant des stratégies structurelles s'appuyant sur les acteurs publics. Sur le plan politique, la réflexion d'Anima évoque trois scénarios pour le futur économique de cette région, le premier évoque une marginalisation de la région dans le système mondial, s'il n'y a pas une intégration complète et totale entre les deux rives de la Méditerranée. La deuxième hypothèse mis l'accent sur la vie dans la région en déclin vis-à-vis de l'Asie et l'Amérique, puisque même si le processus politique entraîne quelques avancées pour le business, les entreprises ne sont pas entièrement libérées de certains obstacles (visas, déséquilibre des accords commerciaux, bureaucratie…). Le dernier scénario, et c'est l'idéal pour la région, car tous les conflits seront résolus une fois l'union entre l'Europe et la Méditerranée sera l'objet d'une organisation de 50 Etats (MED-15 et UE-35).