Les analystes du Centre for Global Energy Studies (CGES) ont estimé dans leur dernier rapport publié, lundi, que les prix du pétrole devraient en moyenne rester "relativement" stables en 2011, avec un baril de Brent autour de 85 dollars, tiraillés entre une hausse de la production mondiale et un ralentissement de la consommation. Le cabinet spécialisé, fondé à Londres par l'ancien ministre saoudien du Pétrole cheikh Zaki Yamani précise que "la progression attendue de la production et le caractère très temporaire de la récente hausse de la demande mondiale signifient que le prix du Brent de la mer du Nord devrait rester relativement à l'équilibre en 2011". Le prix du Brent devrait ainsi ressortir "en moyenne autour de 85 dollars" le baril l'an prochain, contre un prix moyen de 79 dollars en 2010, selon le scénario de référence du CGES. Aussi, le cours moyen du baril devrait s'établir à 84,10 dollar sur les trois derniers mois de 2010, avant de fléchir à 83,50 dollars au premier trimestre 2011 et de remonter ensuite légèrement. "Nous avons constaté au troisième trimestre (2010) une hausse considérable de la demande pétrolière mondiale, telle que mesurée par les livraisons des raffineries, qui ont grimpé de 3 millions de barils par jour (bpj) sur un an", note le CGES. Cependant, "ce bond des livraisons de produits raffinés par les raffineries ne signifie pas nécessairement un bond équivalent de la consommation réelle de ces produits", tempèrent les analystes, soulignant la part importante du processus de restockage par les entreprises, détaillants et consommateurs. En conséquence, "il est improbable que cette amélioration spectaculaire de la demande se prolonge" au fur et à mesure que ce processus s'estompera, précise le CGES, misant pour 2011 sur "une progression très inférieure à celle de 2010". Selon son scénario de référence, après une hausse de 2,8% en 2010 à 87,2 millions bdj, la demande pétrolière mondiale devrait progresser de seulement 1,5% l'année prochaine, à 88,5 mbj. "Avec un ample approvisionnement, les fondamentaux du marché sont peu susceptibles de nourrir la hausse des cours" du brut, ajoute le CGES, anticipant une progression de 500.000 bpj (+1,6%) de la production de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) en 2011, principalement tirée par une montée en puissance des infrastructures irakiennes. Pour ce qui est de la situation des marchés le repli a encore marqué l'évolution des contrats à terme sur le pétrole brut à Londres hier. Ceux-ci étaient affectés par les inquiétudes persistantes à l'égard de la dette souveraine de l'Irlande et par les tensions accrues entre les deux Corées. Les cours pétroliers accompagnent le recul des marchés d'actions européens et de l'euro, dans un contexte de renforcement de l'aversion au risque qui profite aux valeurs refuges telles que le dollar. A 13h26, le contrat de janvier sur le Brent coté à l'ICE de Londres perdait 0,76 dollar, à 83,20 dollars le baril, tandis que le contrat de janvier sur le brut léger du New York Mercantile Exchange se repliait de 0,80 dollar, à 80,94 dollars le baril. Le recul du marché pétrolier pourrait cependant être freiné par les prochaines statistiques sur les stocks pétroliers américains, qui devraient ressortir en baisse, observent des analystes chez JBC Energy, à Vienne. Les intervenants du marché attendent également la parution d'indicateurs économiques clés aux Etats-Unis mardi, y compris la deuxième estimation du produit intérieur brut du troisième trimestre et les ventes de logements existants pour octobre.