Dès septembre, les marchés attendaient les premières prévisions de l'hémisphère Sud pour savoir comment s'orientera la seconde partie de la campagne après des déficits de production constatés cet été. L'Australie donne en décembre un premier apperçu avec une baisse importante de la production de blé. Dans l'hémisphère Sud, FranceAgriMer mentionne une nouvelle détérioration des perspectives de récolte en Australie Occidentale en raison d'un temps trop sec, alors que les pluies incessantes dans l'Est du pays ont favorisé le développement de maladies (rouille jaune). Ce phénomène qui est de nature à nuire au rendement et à la qualité, demeure localisé. Les perspectives de rendement sont généralement favorables sur le reste du territoire australien et la production est maintenue à 23 Mt par le Cic tandis que le ministère australien de l'Agriculture l'évalue à un record de 26,8 Mt. L'Usda et le Cic estiment les exportations de l'Australie à 16 Mt, mais l'Analyste Wpi indique que certains opérateurs jugent que cet objectif sera difficile à atteindre et que les exportations ne devraient pas excéder les 10 Mt. L'augmentation de la part de blé fourrager au détriment de la qualité meunière devrait favoriser un redéploiement des exportations vers le Sud-est asiatique (Philippines, entres autres) en l'absence de l'Ukraine. En attendant, le déficit qualitatif qui s'annonce en Australie vient renforcer la valeur de l'origine communautaire pour le marché mondial. La production 2010 est estimée à un peu plus de 35,7 Mt contre 36,5 Mt en 2009. La collecte est révisée à la hausse à près de 32,3 Mt (+ 175 000 tonnes par rapport au mois dernier). Le rythme des livraisons aux collecteurs reste soutenu. Au 1er novembre, 21,8 Mt de blé étaient déjà collectées. La disponibilités totales pour le marché est de 36,5 Mt, avec un stock de début de campagne de 3,4 Mt et des prévisions d'importations estimées à 0,8 Mt pour la campagne (en provenance du nord-communautaire et de Pologne). Selon les toutes premières estimations d'ensemencements 2010, en vue de la récolte 2011, les surfaces de blé tendre pourraient dépasser 5 millions d'hectares, en hausse de 2,3 % par rapport à l'an dernier. Les cours du blé meunier restent perchés sur des plus hauts de plusieurs années. La publication du rapport, sans surprise, de l'USDA, vendredi en début d'après-midi, n'a fait chuté les cours que pendant quelques heures, le contrat Euronext, échéance mars 2011, revenant sur les 240€/t à la fin de la journée. Après la Russie l'an dernier, ce sont les Etats-Unis qui souffrent de la sécheresse qui menace les semis de blés d'hiver. Le ministère américain de l'Agriculture (USDA) estime qu'à ce jour 47% des blés d'hiver semés à l'automne sont "bons" à "excellents" contre 63%, il y a un an, un plus bas depuis 20 ans. En Australie, ce sont au contraire les pluies diluviennes et les inondations qui compromettent la récolte en cours. Si la quantité est bien là, la qualité boulangère du blé australien risque de souffrir des ces intempéries.