Les récentes retrouvailles entre les protagonistes de la crise ivoirienne ont été décisives pour la fixation au 31 octobre de la date de l'élection présidentielle, plusieurs fois reportée depuis 2005, a-t-on estimé dimanche à Abidjan. Selon plusieurs acteurs politiques et observateurs internationaux, les Ivoiriens fondent désormais leur espoir sur le respect de cette échéance qui ne pouvait, toutefois, être définie sans les garanties avancées par la Commission électorale indépendante (CEI). "Il faut se féliciter des retrouvailles entre ivoiriens eux-mêmes pour aller à l'élection le 31 octobre", a-t-on indiqué auprès de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Ces propos ont été exprimés par le représentant spécial adjoint principal du secrétaire général des Nations unies pour la Cote d'Ivoire, Abou Moussa, qui participait récemment à Dakar à une réunion des chefs de missions paix de l'ONU en Afrique de l'Ouest. En effet, la CEI, en charge de l'organisation de cette présidentielle censée sortir le pays d'une crise vieille de neuf ans, est soutenue dans sa démarche par les principaux acteurs politiques dont le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, ainsi que le Comité d'évaluation et d'accompagnement (CEA) et le représentant de l'ONU. "La liste électorale définitive a été publiée par la CEI. Le nombre des électeurs est de 5 725 720 inscrits. C'est une liste solide, équilibrée et crédible", a ajouté Abou Moussa, se félicitant, dans le même sens, des conditions qui entourent la préparation de la présidentielle ivoirienne. C'est dans ce contexte que les Ivoiriens vont aller au scrutin le 31 octobre 2010. Il reste maintenant, a-t-on expliqué, à relever les "défis de la logistique", avec notamment l'aménagement de 20 000 sites pour abriter les opérations de vote, la sécurisation du scrutin pour garantir le calme et la sérénité, ainsi que le recrutement de 66 000 agents électoraux. La sincérité des Ivoiriens d'aller au scrutin sur fond de consensus autour d'une sortie définitive de la crise, a été, par ailleurs, constatée samedi par l'Union africaine (UA) dont le Conseil de paix et de sécurité (CPS) s'est dit satisfait des préparatifs en cours pour ces élections qui s'annoncent d'emblée "libres, démocratiques et transparentes". Selon, la délégation du CPS, tout est indiqué que "la date du 31 octobre sera respectée, surtout que les candidats ont entamé la pré-campagne". Le séjour des représentants du CPS qui intervient dans un contexte marqué par des "avancées remarquables" dans le processus de sortie de crise, avait pour objectifs, "l'évaluation de la situation dans ce pays et la définition des mesures à prendre pour contribuer encore davantage au processus de sortie de crise". A cette occasion, la délégation du CPS s'est entretenue avec les autorités et les parties ivoiriennes, avant de rencontrer les représentants de la société civile et les représentants de la communauté internationale à Abidjan. L'UA a invité les parties ivoiriennes à tout mettre en œuvre pour maintenir "un climat politique serein" et placer l'intérêt de la Côte d'Ivoire et de ses populations au dessus de toute autre considération afin de "mener à son terme le processus de sortie de crise". La Côté d'Ivoire avait sombré en 2002 dans une crise politico-militaire suite à un coup d'Etat manqué de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) contre le président Laurent Gbagbo.