Le développement du secteur des transports ferroviaires en Algérie intéresse au plus haut point de nombreux opérateurs économiques de dimension internationale. Dans ce sillage, le cabinet Oxford Business Groupe (OBG) vient de publier un récent rapport où il passe en revue les différentes étapes suivies par les projets de modernisation des lignes des chemins de fer que la SNTF (Société nationale des transports ferroviaires) a lancé ces dernières années avec ses partenaires étrangers. D'emblée, le rapport met l'accent sur le programme du gouvernement et l'ensemble des projets prévus pour ce secteur. "Dans le cadre du programme prévu par le gouvernement, le réseau sera étendu à 6 553 km, dont un dédoublement de voie sur 1 776 km pour permettre une circulation à double sens. Plus de 3 500 km de rails seront électrifiés et l'ensemble du réseau sera équipé d'un système de signalisation et d'un réseau de communications sophistiqué", écrit le rapport concernant l'Algérie dont il évalue le réseau des chemins de fer à quelque 4 300 km. Les retards qu'enregistre ce programme de développement du réseau sont également mis en exergue par le rapport du groupe Oxford en soulignant : "Si l'Algérie est en plein boom, avec une croissance estimée à 5% cette année, le réseau ferroviaire ne joue qu'un rôle mineur dans cette ascension. La part de marché du réseau ferroviaire algérien dans les transports de voyageurs et de marchandises se situe actuellement à moins de 5%" tout comme il indique aussi que "le réseau est caractérisé par de nombreuses insuffisances liées à l'obsolescence des systèmes d'exploitation, à l'inadaptation de l'organisation et des procédures d'exploitation aux nouvelles conditions de fonctionnement de l'économie nationale". Mais, tous les indices laissent conclure que ce statu quo n'est pas fait pour durer reconnaissent les rédacteurs du rapport en mentionnant que. "la situation est sur le point de changer, puisque le volume des transports maritimes est amené à presque doubler, pour passer d'environ 8,5 millions à 15 millions de tonnes par an, tandis que le nombre de passagers devrait augmenter de 27 millions à 80 millions par an". Toutefois, le rapport n'omet pas de rappeler que le programme de modernisation mis en pratique par le gouvernement ne concerne pas seulement le secteur des transports ferroviaires puisque "le gouvernement s'est engagé à moderniser la totalité de l'infrastructure des transports avec notamment la construction de nouveaux aéroports, autoroutes et équipements portuaires", avant d'estimer l'enveloppe globale consacrée à ces méga-chantiers à 60 milliards de dollars et de rappeler que le conseil du gouvernement, réuni au mois d'avril dernier, sous la présidence de Abdelaziz Belkhadem, a annoncé, pour le long terme, l'investissement de plus de 24 milliards de dollars sur 20 ans, pour moderniser le réseau ferroviaire, procéder à l'ouverture de nouvelles voies ferrées et améliorer le système de signalisation. Le rapport de l'Oxford Business Groupe a rappelé également les plus importantes firmes multinationales à qui l'Algérie a confié la réalisation des nouveaux projets prévus pour le transport ferroviaire, à l'instar de la société canadienne Dessau-Soprin, qui est présente en Algérie depuis longtemps, qui participe à la construction d'un rail de 165 km entre Aïn M'lila et Tébessa, le consortium mené par Alstom qui a remporté le marché de l'électrification des lignes ferroviaires, d'un montant de 106,4 millions de dollars, et, enfin, Siemens, sélectionné pour la fourniture et le montage des équipements de signalisation et de télécommunications estimés à 58 millions de dollars.