Cela se précise de jour en jour. Le gaz, abondant et moins polluant que le charbon, serait proche d'un " âge d'or ", grâce notamment à la Chine, quand le pétrole se raréfie et le nucléaire pose question depuis la catastrophe de Fukushima, selon un rapport détaillé de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Ce n'est un secret pour personne. En 2035, le gaz pourrait représenter plus d'un quart de la demande mondiale en énergie. Actuellement, on en est seulement à 21% , et ses ressources sont suffisamment abondantes pour y répondre, prédit le président de l'AIE, Nobuo Tanaka, dans ce document présenté par l'Agence. Cette source d'énergie pourrait même dépasser, en 2030, la part du charbon dans l'éventail du "mix" énergétique. D'autre part, il convient de préciser que près de 80% de la hausse attendue de la demande en gaz entre 2010 et 2035 devraient provenir des pays non membres de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), poursuit l'AIE. Devant une demande de plus en plus croissante, la production annuelle de gaz devra augmenter de 1.800 milliards de mètres cubes, soit trois fois la production actuelle de la Russie, pour atteindre les 5 100 milliards de m3 en 2035. La Chine devrait ainsi devenir l'un des premiers producteurs, prédit l'AIE. Les besoins d'investissements, quant à eux, s'élèveraient à 8.000 milliards de dollars (5.476 milliards d'euros), précise l'agence. Et de souligner le " besoin urgent" d'investir dans le gaz liquéfié, plus facile à transporter. Le gaz, faut-il le préciser, présente une alternative à l'atome, auquel plusieurs pays ont décidé de renoncer depuis la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Le nucléaire va jouer un " rôle réduit " dans certains pays, selon M. Tanaka. L'Allemagne est la première grande puissance industrielle à avoir décidé, la semaine dernière, de fermer ses 17 réacteurs nucléaires d'ici 2022. Le pays d'Angela Merkel compte également tourner le dos au charbon à compter de 2040, peut-être bien avant, prévoient les experts. Le gaz a le vent en poupe que la production de pétrole brut conventionnel a atteint un pic en 2006 avec 70 millions de barils par jour, estime l'AIE. Cependant, un problème d'ordre énergétique se pose. Le gaz, qui est certes "la plus propre" des énergies fossiles, ne suffira pas à réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui porteront la hausse de la température dans le monde à 3,5 degrés à long terme, selon l'AIE. Les émissions de CO2 ont déjà atteint un record en 2010. Elles constituent, de l'aveu même de l'AIE, un "revers sérieux" dans la lutte contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, le gaz non conventionnel, piégé dans la roche comme le gaz de schiste, et qui représentera une part croissante de la production mondiale, utilise des techniques d'extraction qui "posent des problèmes environnementaux", reconnaît l'agence.