La forte hausse de l'inflation qui a atteint 4,5% en Grande-Bretagne, risque de compromettre davantage les chances de renouer avec la croissance économique, en dépit d'une baisse sensible du nombre de sans-emplois durant les quatre premiers mois de l'année, ont affirmé les experts. Commentant les derniers résultats publiés par le Retail Prices Index (RPI) faisant état d'un taux record de l'inflation depuis octobre 2008, les analystes affirment que l'inflation risque de plomber la consommation des ménages, considérée comme un des moteurs de la croissance économique avec les exportations et les investissements. Ils considèrent que le taux de 5% prévu par la Banque d'Angleterre d'ici fin 2011, semble "réaliste". "Il s'agit de la hausse la plus importante enregistrée depuis octobre 2008 prouvant que le gouvernement n'arrive pas à juguler l'inflation", ont-ils ajouté rappelant que l'objectif du gouvernement est de maintenir l'inflation à 2% sur l'ensemble de l'année 2011. Des économistes pointent du doigt les conséquences des augmentations des taxes décidées en janvier dernier par le gouvernement. Selon eux, les prix élevés de l'énergie et des produits de l'importation viennent en "seconde position" dans les causes de l'inflation. "A ce rythme, l'inflation arrivera probablement à 5% ou plus au cours des prochains mois", a déclaré Vicky Redwood de Capital Economics. Par ailleurs, dans une interview accordée au quotidien "The Guardian", le ministre des Affaires Vince Cable, a mentionné à plusieurs reprises "le temps nécessaire pour la Grande-Bretagne pour restructurer son économie". "La difficulté réside principalement du crash bancaire, de la récession qui a suivi en 2008 et les réductions des dépenses que nous appliquons maintenant pour supprimer le déficit hérité du parti des travailleurs et rééquilibrer l'économie". Si beaucoup de paramètres plaident en faveur d'une reprise lente de l'économie britannique par rapport aux autres puissances économiques européennes, certains signes redonnent espoir aux économistes à l'instar de la baisse du chômage enregistrée au cours du premier trimestre 2011.Ce signe est perçu par les économistes, comme un facteur positif traduisant une dynamique enclenchée sous l'effet des mesures d'encouragement à l'emploi prises par le gouvernement Cameron. La forte croissance du secteur privé a contribué à réduire de 36 000 le nombre de chômeurs au cours du premier trimestre 2011. Le taux de chômage a glissé à 7,7%, après avoir frôlé les 8%, selon l'ONS. Les analystes ont qualifié ces données de "globalement encourageantes" pour le gouvernement qui table sur la croissance du secteur privé pour compenser les 310 000 postes du secteur public devant être supprimés d'ici à 2015. Selon les statistiques de l'ONS, 118 000 nouveaux emplois ont été générés au cours du premier trimestre. Récemment encore, le Premier ministre David Cameron a mis l'accent sur l'importance de réduire le chômage en annonçant une série de mesures notamment l'encouragement des banques à accorder des crédits aux jeunes entrepreneurs. Selon plusieurs Instituts spécialisés, la Grande-Bretagne enregistrera un taux de croissance de 1,75% en 2011. Ce taux va augmenter progressivement pour atteindre 2% et 2012 et 2,5% en 2013. Synthèse R. F.