C'est en partenariat avec le Japon, qu'EADS a lancé une étude de faisabilité pour développer un appareil supersonique capable de parcourir Paris à Tokyo en 2h30 seulement, a indiqué le journal Le Figaro dans sa livraison d' hier. Un premier vol d'essai pourrait avoir lieu dans dix ans. Rallier Paris à Tokyo en 2h30., ce sera peut-être possible aux alentours de 2050. EADS, la maison mère d'Airbus, a lancé des études pour développer un prototype qui ressemble physiquement au Concorde dont les derniers vols commerciaux, faut-il le rappeler, se sont arrêtés en 2003. Le journal rapporte que la motorisation de cet avion du futur destiné aux voyages d'affaires, avec une capacité de 50 à 100 sièges, permettrait tout à la fois de voler à très grande vitesse tout en étant écologique puisque son objectif est d'émettre zéro émission polluante. Il faudra au moins une dizaine d'années de développement avant que soit envisagé un premier vol d'essai. Le projet a été baptisé ZEHST dans le cadre d'un partenariat associant EADS, l'ONERA, le laboratoire de recherche aérospatial français ainsi que le Japon. Une étude de faisabilité, financée par la direction générale de l'aviation civile française et son homologue nippone, a été lancée et s'appuie sur les premiers résultats des recherches menées par Astrium, la filiale spatiale du géant européen de l'aéronautique, dans le cadre de son programme d'appareil sub-orbital, le Space plane. La publication ajoute un peu plus loin que l'appareil sera doté de trois types de moteurs, déjà disponibles sur le marché, qu'il utilisera pendant les différentes phases du vol : du décollage jusqu'à 5000 mètres d'altitude avec un turbo-jet assez proche de ceux qui équipent les avions d'aujourd'hui mais "ces moteurs seront alimentés par des biocarburants de 3e génération développés à partir de la culture d'algues, donc non polluants", précise Jean Botti, directeur de la technologie d'EADS. Aussi, lors de la montée en altitude, au-delà de 20.000 mètres à 0,8 mach, l'appareil utilisera des moteurs cryogéniques comme ceux du lanceur Ariane, alimentés par de l'hydrogène. Pour passer à une très grande vitesse de croisière et à une très haute altitude 32 000 mètres, ZEHST utilisera des moteurs appelés Ramjets qui équipent aujourd'hui les missiles de croisière.