Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, s'est montré confiant, avant-hier, à l'égard de la bonne santé des banques françaises et de leur capacité à surmonter la crise actuelle. "(Les opérateurs boursiers) vont voir que les banques françaises gardent une excellente note, qu'elles sont au même niveau que les grandes banques européennes (HSBC, Barclays, Deutsche Bank, Crédit suisse) et qu'il n'y a pas de nouvelle très mauvaise qui arrive", a notamment déclaré M. Noye. "Moody's dit une chose très importante que je l'avais dit moi- même, ces jours derniers : le niveau de fonds propres et la profitabilité des banques françaises leur permettent d'absorber toutes les pertes potentielles sur les risques souverains", a-t-il poursuivi, réagissant à l'annonce de l'abaissement de la note de la Société Générale et du Crédit Agricole par l'agence de notation américaine. Il a d'ailleurs jugé que la décision de Moody's constituait une "relativement bonne nouvelle", parce qu'il s'agit, premièrement, d'une"dégradation très limitée" et que, deuxièmement, l'agence américaine notait jusqu'ici ces deux banques françaises mieux que les autres agences de notation. En abaissant d'un cran la note de Société Générale et Crédit Agricole, Moody's ne fait donc que s'aligner sur les autres notations, selon M. Noyer, ajoutant : "Il n'y a aucune nouvelle, en réalité, sur ces banques". Il a fait savoir que l'"agitation (boursière) sur le secteur bancaire a été très excessive et très anormale", en réponse à une question sur la spectaculaire chute des cours des banques, ces dernières semaines. M. Noyer a rejeté avec force l'idée d'une renationalisation des établissements bancaires de l'Hexagone, la qualifiant de" totalement surréaliste". "Les banques françaises n'ont pas besoin de capital aujourd'hui pour faire face aux risques qui existent", a-t-il martelé, ajoutant toutefois que "comme toutes les banques, elles doivent continuer à accumuler des fonds propres de façon à se mettre au meilleur niveau de défense possible et, justement, à rassurer les marchés à l'avenir". Le gouverneur de la Banque de France, qui fait également partie du conseil de gouvernance de la Banque Centrale Européenne, s'est également dit optimiste concernant le dossier grec, estimant qu'Athènes est en mesure de rembourser sa dette publique. "Si c'était impossible, le FMI, qui a l'expérience de plans de remise en selle pour des centaines de pays, et l'Union européenne, n'auraient pas signé le programme de redressement tel qu'il est", a souligné M. Noyer. "Il faut que la Grèce fasse tous les efforts nécessaires pour se remettre en selle. Cela suppose d'énormes efforts mais elle peut le faire", a-t-il conclu.