La wilaya de Jijel est “l'une des plus propres” du pays au plan de l'environnement, a déclaré, mardi, le directeur de l'environnement, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'environnement. Pour preuve, a estimé ce responsable, les 120 km de côte que compte le littoral de la corniche jijelienne "sont encore indemnes de toute pollution". Rencontré en marge d'une exposition à la Maison de jeunes Bounab Rachid, au chef-lieu de wilaya, organisée à l'occasion de cet évènement mondial, M. Boussoufa, n'a pas caché sa satisfaction à l'égard de l'état des lieux dans cette région, où le milieu environnemental est encore propre et "n'est atteint d'aucune grande tare susceptible de le dégrader". Il a, toutefois, émis certaines réserves quant à la pérennité du bon état de ce secteur, "au cas où des actions préventives, à concrétiser sur le terrain n'étaient pas prises". Pour le chef-lieu de wilaya, certaines unités industrielles implantées au cœur même du tissu urbain en raison de l'extension graduelle de ce dernier, constituent "une menace potentielle pour l'environnement et le cadre de vie". C'est le cas de l'unité de liège aggloméré expansé, dont les émanations s'élevant au ciel ont fait "fuir" ou découragé certains riverains à élire domicile à proximité des lieux. En période de grands vents, l'atmosphère devient pratiquement insupportable, indiquent des citoyens qui résident dans les environs immédiats de ce complexe industriel. Non loin, l'unité de tannerie, avec ses émanations constitue, elle aussi, un autre danger potentiel ; le rejet des eaux usées contenant de fortes teneurs en produits chimiques hautement toxiques et des odeurs pestilentielles qui en résultent sont une menace pour le cadre de vie dans la cité littorale. Cette unité, l'une des plus anciennes de la région, est située à un jet de pierres du complexe sportif Rouibah Hocine. Plusieurs actions ont été engagées dans la wilaya de Jijel dans le cadre d'un important programme pour la préservation et la protection de l'environnement. Parmi celles-ci, il est cité le lancement de projets de réalisation de centres d'enfouissement techniques (CET), de stations de traitement des eaux usées, la mise en place du réseau d'assainissement dans les principales agglomérations, l'établissement du cadastre du littoral de la région, le classement de la zone de Béni Belaïd comme zone humide au sens de la Convention internationale de Ramsar, ainsi que l'inscription par l'Unesco du Parc national de Taza dans la liste des réserves mondiales de biosphère. Un appel d'offres national et international restreint pour l'étude d'exécution, la réalisation et l'exploitation d'une station d'épuration des eaux usées de la ville d'El Milia, d'une capacité de 120 000, équivalent habitants soit 20 600 mètres cubes/jour, vient d'être lancée par la direction de l'hydraulique. La station d'épuration (STEP) de Jijel est en voie d'achèvement, alors qu'un autre projet vient d'être lancé en étude pour la localité d'El Kennar, dans le cadre d'un ambitieux plan visant la protection et la préservation du littoral de cette région côtière. Il faudra ajouter le lancement de projets pour la protection de la bande littoral-ouest qui s'étire sur plusieurs kilomètres. A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'environnement, les responsables en charge de ce secteur rappellent que les citoyens "doivent être des acteurs permanents du développement durable, par la préservation et la protection de l'environnement et du milieu écologique dans lequel évolue l'Homme". L'intérêt manifesté à l'égard de l'environnement et de l'écologie s'est traduit dans la wilaya de Jijel par la création de 56 clubs verts recensés au niveau des établissements scolaires et des structures de la jeunesse et des sports. Des efforts considérables ont été également déployés au niveau de plusieurs centres de vie et agglomérations afin de préserver le cadre de vie du citoyen. L'acquisition de moyens de collecte de déchets ménagers par les municipalités, suscitée dans une large mesure par l'action de ces clubs, a contribué à donner, un tant soit peu, un visage acceptable à de nombreuses localités de la wilaya. La participation de ces clubs, qui agissent, estiment leurs membres, "avec les moyens du bord", a encore une fois mis en exergue l'intérêt croissant des jeunes à l'égard d'un secteur dont personne ne peut se passer, du fait qu'il conditionne l'avenir même de la planète.