Avec un peu plus de 120 km de côtes, le secteur de la pêche offre, dans la wilaya de Jijel, des perspectives plus que prometteuses qui n'attendent plus qu'un vrai coup de fouet des professionnels de la mer. Tout au long de ces dernières années, l'Etat a, en effet, investi des sommes colossales et mis en place d'importants moyens à même de mettre ce secteur générateur de richesses et surtout d'emplois sur la bonne voie. Rien que pour l'échéance 2010-2014, les pouvoirs publics ont prévu, au titre des moyens de production, l'injection de nouvelles unités pour exploiter la ressource pélagique, l'exploitation des potentialités de la wilaya en matière d'aquaculture où pas moins de onze sites ont été identifiés, la réalisation de deux halles à marée à Ziama Mansouriah et El Aouana et des unités de soutien en amont et en aval à la production. Et c'est dans cette optique même, qu'il a été prévu l'exploitation des retenues d'eau pour la pêche continentale et la mise en place d'un programme de formation et de vulgarisation pour la mise à niveau des professionnels. L'impact attendu de ces opérations, une fois mises en exploitation, est de parvenir à une production de 12.000 tonnes par an de produits de la pêche. La création de pas moins de 2.350 emplois, soit 600 postes supplémentaires, et l'amélioration et la modernisation du système de commercialisation, jusque là considéré comme archaïque, s'inscrivent en perspective. En moins de dix ans, la pêche qui fait travailler et vivre une importante partie de la population a tout de même enregistré une nette amélioration, affirment les responsables de ce secteur, chiffres à l'appui. Il faut dire que jusqu'à fin 1999, le secteur de la pêche dans la wilaya de Jijel était caractérisé par une capacité portuaire limitée, avec l'ancien port mixte qui ne répondait plus aux normes, une flottille de 131 unités dont 40% vieillissantes, en déséquilibre avec la ressource halieutique, sans compter les difficultés d'accès aux crédits bancaires, en plus de l'inexistence d'activités en amont et en aval et d'une production, estimée, entre 3.000 et 3.500 tonnes, toutes espèces confondues. Et c'est au titre de l'investissement initié dans le cadre du Fonds national de développement de la pêche et de l'aquaculture, que la wilaya a bénéficié au cours de la période 2001-2004 d'un montant de 787 millions de dinars, dont 293 millions de dinars accordés au titre de subventions aux investisseurs pour la réalisation de 37 projets dans le domaine de la pêche. Tous ces investissements ont porté sur l'acquisition de pas moins de 24 navires et la réhabilitation de 7 autres, l'achat de 3 camions frigorifiques, la réalisation de 2 chambres froides et une fabrique de glace. A ces efforts, s'ajoute une enveloppe de 66 millions de dinars, puisée des programmes du FIDA, de la chambre de commerce et d'Industrie (CCI) ainsi que des dons de solidarité, permettant au final au secteur de disposer de 154 navires en plus de la réhabilitation de 19 embarcations. En 2005, d'autres projets, non moins importants, ont été réalisés et ont porté sur la réalisation d'un nouveau siège de direction plus fonctionnel, le transfert de l'activité de pêche de l'ancien vers celui de Boudis, l'ouverture de deux antennes de pêche, l'aménagement de l'ancienne poissonnerie de Jijel, le peuplement des barrages El Agrem, d'Erraguene et de Beni Haroun (Mila) et l'octroi de quatre concessions pour la pêche continentale à des investisseurs privés. A la faveur de ces différents programmes, la production a atteint un niveau record de 8220 tonnes, alors que 860 nouveaux emplois ont été crées dans le secteur de la pêche. Par contre, la flottille de pêche est passée de 131 unités en 1999 à 293 unités en 2010 et le collectif marin a bondit de 1.270 inscrits à 1.891, pour cette période. Au volet de la formation, 1.200 marins ont bénéficié d'une mise à niveau. Il y a lieu de noter également l'autofinancement de 13 projets par des promoteurs privés, pour un montant de 46 millions de dinars, dont 2 sont en cours de réalisation. Engagés l'année dernière, ces projets concernent la réalisation d'une halle à marée au port de Boudis, à Jijel, et de deux plages d'échouage dans les localités de Sidi Abdelaziz et Ouled Bounar, à un jet de pierre du chef-lieu de wilaya. Soulignons enfin que le secteur s'enrichira prochainement d'un port de pêche et de plaisance qui est en voie d'achèvement à El Aouana, d'une capacité d'accueil de 210 unités, dont 70 pour la pêche.