Le bénéfice net du géant allemand des assurances Allianz a chuté au troisième trimestre, à cause des turbulences sur les marchés, mais le groupe maintient son objectif annuel et s'affiche confiant sur l'évolution de son portefeuille très fourni de dette italienne. Allianz a signé un bénéfice net de 196 millions d'euros, contre 1,3 milliard un an plus tôt. Les analystes du consensus Dow Jones Newswires s'attendaient à un bénéfice trois fois plus important. Le groupe a passé pour près d'un milliard d'euros de dépréciations, essentiellement sur des participations en actions en Allemagne, en France et en Italie, ainsi que sur ses obligations grecques, lesquelles ont eu un impact négatif de 122 millions d'euros sur son résultat net. La plupart de ces dépréciations n'étaient pas déductibles des impôts, ce qui a entraîné un effet fiscal négatif. La situation en Grèce devrait rester "difficile", a averti le directeur financier Oliver Bäte lors d'une conférence téléphonique, et de nouvelles dépréciations sur la dette publique du pays sont à craindre pour le quatrième trimestre. Il a en revanche fait preuve d'optimisme concernant l'Italie, où Allianz est particulièrement exposé avec quelque 25 milliards d'euros en obligations, soit 6,2% du total de son portefeuille financier. La réaction des marchés sur l'Italie est "exagérée" et ne reflète pas la réalité économique du pays, a estimé M. Bäte. Les problèmes en Italie sont "d'ordre politique, pas économique", a-t-il ajouté, se disant convaincu que le pays allait rapidement se doter d'un "bon gouvernement". Allianz n'a pas réduit son engagement en Italie au troisième trimestre et n'a pas l'intention de le faire, a-t-il précisé. "Le sujet va se calmer", a assuré le directeur financier. Allianz s'est montré plutôt résistant au niveau opérationnel au troisième trimestre. Son bénéfice d'exploitation a atteint 1,9 milliard d'euros, en baisse de 7,3% sur un an, et son chiffre d'affaires s'est élevé à 24,1 milliards d'euros, en repli de 1,8% seulement sur un an. Le résultat opérationnel a surtout reculé en raison de revenus d'investissement plus faibles dans l'assurance vie et santé. La division d'assurance dommage et accident est restée stable et les activités de gestion de portefeuille, très diversifiées, ont même progressé. "Grâce à une bonne activité opérationnelle et une capitalisation solide, notre objectif annuel d'un bénéfice d'exploitation de 8 milliards d'euros à 500 millions près reste d'actualité", a déclaré M. Bäte. Le bénéfice net sera toutefois "nettement en dessous" des 5,2 milliards d'euros récoltés en 2010, a prévenu Allianz dans son rapport trimestriel. Ce n'est pas vraiment une surprise: à fin septembre, le groupe avait engrangé 2,2 milliards d'euros. L'analyste Christian Muschick de la banque Silvia Quandt juge "réaliste" qu'Allianz parvienne à son objectif annuel, et maintient sa recommandation à l'achat du titre. "Plus de 40%" du bénéfice net devraent être consacrés au dividende au titre de 2011, a promis M. Bäte. Le dividende devrait toutefois être inférieur aux 4,50 euros par action versés pour 2010, qui correspondraient à un taux de distribution d'au moins 70%, selon M. Muschick. Mais cela suffisait au bonheur des investisseurs: à la Bourse de Francfort l'action d'Allianz prenait 2,80% à 74,22 euros, hier, à la mi-séance, soit la meilleure progression de l'indice Dax (+0,73%).