La Ligue arabe a accordé à la Syrie un nouveau délai, qui expirait, hier, pour signer un protocole sur l'envoi d'observateurs et éviter davantage de sanctions, a déclaré la veille le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, en marge d'une réunion regroupant plusieurs ministres arabes des Affaires étrangères à Doha. La réunion a également adopté une liste nominative de 19 personnalités syriennes qui doivent être interdites de voyage dans les pays arabes et dont les avoirs seront gelés dans ces pays. Cette liste comprend les principaux chefs des services de sécurité et des forces armées ainsi que le ministre de la Défense, Ali Mamlouk, et l'homme d'affaires Rami Makhlouf, cousin du président Bachar al-Assad. La réunion a également chargé une commission technique de dresser une liste d'hommes d'affaires syriens qui seraient impliqués dans le financement des opérations de répression, en vue de les sanctionner. La réunion consacrée au mécanisme des sanctions de la Ligue arabe contre la Syrie pour son refus de mettre fin à la répression sanglante de la révolte a prévu d'interdire toute vente d'armes arabes à la Syrie et la réduction de moitié les vols aériens avec la Syrie à partir de la mi-décembre. La réunion de Doha a également adopté une liste de produits exclus des sanctions et demandé aux Croissants-Rouges arabes d'élaborer un plan humanitaire d'urgence au profit du peuple syrien. Le régime syrien ne veut toujours pas coopérer Aucune délégation syrienne n'était attendue, hier, à Doha pour signer l'accord sur l'envoi d'observateurs arabes, la Syrie ayant demandé de nouvelles modifications au texte, selon un haut responsable qatari. Il a indiqué que Damas avait demandé à la Ligue arabe de nouveaux éclaircissements et de nouvelles modifications au protocole d'accord qui lui est proposé, ce que les ministres arabes ont refusé. Un comité ministériel arabe avait donné, avant-hier soir, à la Syrie un nouveau délai, jusqu'à hier, pour signer le protocole sur l'envoi d'observateurs et éviter davantage de sanctions, notamment la réduction de moitié des vols aériens avec la Syrie à partir de la mi-décembre. Mais le responsable qatari, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, a laissé la porte ouverte à une signature de l'accord par le Syrie, aujourd'hui, au Caire. Si les responsables veulent toujours signer qu'ils viennent demain au Caire, a dit ce responsable. Le 14 novembre, la Ligue arabe avait décidé l'envoi de 500 membres d'organisations arabes des droits de l'Homme, de média et des observateurs militaires pour s'assurer de la sécurité des populations civiles en Syrie où la répression a fait plus de 4 000 morts depuis la mi-mars selon l'ONU. Mais Damas a exigé une série de modifications au plan de la Ligue arabe, ce que cette instance a refusé. La Ligue arabe a adopté une série de sanctions qui sont entrées en vigueur le 27 novembre. Il s'agit en particulier d'un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes. Le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi a, quant à lui, assuré qu'une éventuelle révision des sanctions dépendrait de la réponse du gouvernement syrien aux exigences arabes.