Les prix du pétrole faisaient du surplace, hier matin en Asie, dans un marché morose, inquiet de la crise des dettes souveraines en Europe après le nouvel avertissement de l'agence de notation Moody's à la zone euro, ont indiqué les analystes. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier gagnait 8 cents à 97,85 USD tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance perdait 6 cents à 107,20 USD. "L'accord du sommet européen de la semaine dernière pour renforcer la discipline budgétaire dans la zone euro a échoué à restaurer la confiance du marché", estiment les analystes du cabinet Phillip Futures à Singapour. Le marché s'inquiète de ce que cet accord européen "ne résoudra pas la crise de la dette et puisse aggraver un ralentissement régional", ont-ils ajouté. Les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé que tous les pays de l'UE, à la seule exception du Royaume-Uni, devraient rejoindre l'accord sur le renforcement de la discipline budgétaire conclu par les pays de la zone euro. Mais dès la veille, l'agence Moody's a prévenu que "la zone euro, et l'Union européenne plus largement, restaient sujettes à de nouveaux chocs" tandis qu'une "menace persistante" pesait sur la "cohésion de la zone", jetant un froid sur les marchés. Les investisseurs attendent la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à Vienne aujourd'hui. Selon les analystes, les 12 ministres de l'Opep devraient s'entendre pour reconduire leurs quotas, inchangés depuis trois ans, sur fond de divergences entre les membres du cartel, les tensions géopolitiques croissantes autour de l'Iran et les inquiétudes sur la vigueur de l'économie mondiale. Le brut finit en baisse à New York, et en Europe Les prix du baril de pétrole ont terminé en net repli à New York la veille, l'optimisme suscité par le sommet européen de la semaine dernière ayant fait place à l'inquiétude après que Moody's a estimé que les mesures décidées ne suffiraient pas pour enrayer la crise. Le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier a terminé en recul de 1,64 dollar par rapport à vendredi, à 97,77 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les cours du pétrole reculaient la veille en cours d'échanges européens, les investisseurs semblant peu convaincus de l'efficacité du nouveau pacte d'union de stabilité budgétaire sur lequel se sont entendus les pays de l'Union européenne (UE), à l'exception du Royaume-Uni. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 107,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,18 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Les prix du brut étaient sous pression, alors que le dollar retrouvait un peu de vigueur, notamment face à l'euro, aidé par le scepticisme des investisseurs vis-à-vis l'efficacité de l'accord sur le renforcement de la discipline budgétaire, conclu par les pays de la zone euro et auquel les autres membres de l'Union européenne (UE) à l'exception du Royaume-Uni se disent prêts à se joindre. Par ailleurs, des prévisions de températures plus douce que d'habitude pour la saison aux Etats-Unis ont balayé les espoirs de voir la demande énergétique du pays, le plus gourmant au monde, rebondir nettement, ce qui pèse sur les cours, notaient les analystes du cabinet JBC Energy. Alors que le moral des marchés est en berne, comme les perspectives de l'économie mondiale, et que la production libyenne fait un retour plus rapide que prévu, certains membres, au premier rang desquels l'Iran, ont appelé à une baisse des quotas de production du cartel, soulignait JBC Energy. Mais pour ces experts, aucun changement officiel n'est à attendre, étant donné les tensions géopolitiques persistantes (notamment entre Iran et pays occidentaux, ndlr) et les incertitudes sur l'approvisionnement du marché dont l'étroitesse persistante devrait, à court terme, soutenir les cours du baril.