Les prix du pétrole se repliaient, hier matin, en Asie, toujours minés par les risques de ralentissement de la croissance, et donc de la demande d'or noir, dans un marché attentiste avant la réunion de l'Opep. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier perdait 31 cents à 99,83 USD et le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance cédait 34 cents à 109,16 USD. "Les inquiétudes macroéconomiques sur la zone euro continuent de tirer les prix vers le bas", soulignent les analystes de Barclays Capital dans une note. Mais "le marché se concentre actuellement sur la réunion de Vienne (...) où le groupe va se rencontrer dans des conditions économiques et politiques complexes", ont-ils ajouté. Les 12 ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui pompe 35% de l'or noir, devraient s'entendre pour reconduire leurs quotas, inchangés depuis trois ans, estiment les analystes. "Il n'y a pas de pénurie ou d'excès dans l'offre (...) cet équilibre amènera probablement à ne pas changer le plafond de production actuel", a déclaré le ministre koweïtien Mohammed al-Bassiri, avant-hier. Les quotas sont fixés à 24,84 millions de barils par jour (mb/j) depuis janvier 2009, mais l'offre réelle des onze pays soumis aux quotas (l'Irak en est exclu) se situe bien au-delà de ce plafond de production. Elle s'élevait en novembre à 27,97 mb/j selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE). La réunion se déroule sur fond de divergences entre les membres du cartel, les tensions géopolitiques croissantes autour de l'Iran et les inquiétudes sur la vigueur de l'économie mondiale. Le pétrole rebondit nettement en Europe Les cours du pétrole rebondissaient nettement la veille en fin d'échanges européens, dans un marché porté par un regain de tensions géopolitiques autour de l'Iran et à la veille d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). A la clôture, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 109,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,19 dollars par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 2,30 dollars, à 100,07 dollars. Les cours du pétrole étaient portés par un regain d'inquiétude sur l'approvisionnement, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, gagnant jusqu'à plus de 3,80 dollars à Londres et près de 3,50 dollars à New York alors que se propageaient des rumeurs sur une fermeture du détroit d'Hormuz pour des exercices militaires par l'Iran, qui contrôle ce passage stratégique pour les navires transportant du pétrole. Mais les regards des observateurs se sont principalement tournés, hier, vers Vienne, où se réunissaient les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). L'Iran, qui préside cette année le cartel, avait annoncé dimanche qu'il souhaitait voir l'Arabie saoudite et le Koweït "réduire leur surproduction" pour tenir compte du retour plus rapide que prévu de la production libyenne d'hydrocarbures sur le marché.