Le Fonds de soutien de la zone euro (FESF) a réussi à lever sans difficulté, avant-hier, trois milliards d'euros à trois ans pour venir en aide à l'Irlande et au Portugal, a indiqué le FESF dans un communiqué. La demande a été forte, a souligné le Fonds, précisant qu'elle avait été proche de 4,5 milliards d'euros, provenant d'investisseurs du monde entier et que le taux moyen était ressorti à 1,77%. Le soutien que continuent de montrer nos investisseurs montre que le FESF s'est imposé comme un émetteur d'obligation supranational de qualité, a réagi son numéro deux, Christophe Frankel. Plus d'une centaine d'ordres ont été passés, avait indiqué auparavant à le porte-parole du FESF, Christof Roche. Le produit de cette émission doit servir à financer une partie de l'aide à l'Irlande et au Portugal, qui bénéficient d'un programme d'aide international. L'opération a été effectuée par les banques Credit Suisse, Deutsche Bank et Société générale. Le FESF avait annoncé mardi que cette émission était imminente et qu'elle aurait lieu en fonction des conditions du marché. Il s'agissait de la première émission obligataire à trois ans du Fonds, qui a déjà lancé l'an dernier des émissions à 5 et 10 ans, ainsi qu'à trois mois. En novembre, il avait réussi à lever trois milliards d'euros d'obligations à dix ans, mais les acheteurs ne s'étaient pas bousculés et les taux étaient ressortis en nette hausse par rapport à ses précédentes émissions. En revanche, il avait levé sans difficulté en décembre près de 2 milliards d'euros à trois mois à un taux moyen de 0,222%, et avait alors reçu plus de trois fois plus de demandes que le montant prévu de l'émission. La somme obtenue grâce à cette émission obligataire sera versée à l'Irlande et au Portugal dans les prochaines semaines, indique le FESF, rappelant que les besoins de financement des deux pays en 2012 seraient de 24 milliards d'euros. Le FESF a une capacité de prêt totale de 440 milliards d'euros. Il lève de l'argent sur les marchés avec une garantie apportée par les Etats de la zone euro et le reverse ensuite à des pays en difficulté au sein de la zone euro à des taux moindres que ceux qu'ils devraient payer sur les marchés. Cet instrument financier mis en place de façon temporaire doit être définitivement remplacé par le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui doit être mis en place mi-2012. Sa note AAA, la meilleure possible attribuée par les agences de notation, est menacée par le possible abaissement de celle de la France, le plus gros garant du Fonds avec l'Allemagne. La France lève 7,963 milliards d'euros sur des échéances longues L'Agence France Trésor (AFT), qui gère la dette de la France, a annoncé, avant-hier, avoir levé, comme prévu, 7,963 milliards d'euros d'obligations assimilables du Trésor (OAT), malgré une demande plus faible que lors des opérations précédentes. Pour cette première émission de l'année, l'AFT s'était fixé comme objectif d'émettre un montant total compris entre 7 et 8 milliards d'euros sur des échéances 2021, 2023, 2035 et 2041. Elle a finalement opté pour le haut de la fourchette. Les taux d'emprunt sont en légère hausse pour l'obligation de référence à dix ans. Sur la ligne d'OAT à échéance le 25 octobre 2021, l'AFT a adjugé 4,020 milliards d'euros au taux moyen pondéré de 3,29% contre 3,18% lors de la dernière opération similaire le 1er décembre. Sur la ligne d'OAT à échéance le 25 octobre 2023, l'AFT a adjugé 690 millions d'euros au taux moyen pondéré de 3,50%. Aucune comparaison de taux n'a été fournie par l'AFT. Sur la ligne d'OAT à échéance le 25 avril 2035, l'AFT a adjugé 1,088 milliard d'euros au taux moyen pondéré de 3,96%. Aucune comparaison de taux n'a été fournie par l'AFT. Enfin, sur la ligne d'OAT à échéance le 25 avril 2041, l'AFT a adjugé 2,165 milliards d'euros au taux moyen pondéré de 3,97% contre 3,94% lors de la dernière opération similaire le 1er décembre. Le règlement de ces quatre lignes interviendra mardi. Cette émission intervient au lendemain de la première levée de fonds de l'année pour l'Allemagne. Berlin a rassuré en plaçant avec succès une émission obligataire à 10 ans, mais l'opération n'a pas déchaîné l'enthousiasme n'ayant attiré que 5,14 milliards d'euros d'offres, à peine plus que son objectif de départ de 5 milliards d'euros. Les investisseurs attendent dans la journée la première adjudication du Fonds européen de stabilité financière (FESF) en 2012. Il s'apprête à lancer une émission obligataire de 3 milliards d'euros à trois ans pour venir en aide à l'Irlande et au Portugal.