Indignés par le drame survenu la veille à Port-Saïd, des milliers de manifestants bloquaient dans la nuit de jeudi à vendredi, les abords du ministère égyptien de l'Intérieur, au Caire. Des heurts ont aussi eu lieu à Suez, dans le nord-est, où deux manifestants ont perdu la vie, tués par balles. Avant-hier soir, à la tombée de la nuit, plusieurs milliers de manifestants se trouvaient toujours dans les rues adjacentes du ministère de l'Intérieur, au Caire. Police anti-émeutes Des ambulances ont dû se frayer un passage parmi la foule pour dégager des agents de la police anti-émeutes dont la camionnette s'était aventurée dans une rue remplie de manifestants, a rapporté un journaliste de Reuters. La confrontation entre les policiers, retranchés dans leur véhicule, et les manifestants a duré près de 45 minutes. Des blessés ont également été évacués alors que les heurts éclataient entre manifestants et forces de l'ordre. 400 blessés Selon le ministère égyptien de la Santé, les incidents qui ont éclaté tard dans la soirée ont fait au total 400 blessés, dont un grand nombre de personnes intoxiquées par les gaz lacrymogènes utilisés par la police pour disperser les manifestants. Les rues proches de la place Tahrir sont à nouveau devenues le lieu d'affrontements entre policiers et manifestants qui voient dans le ministère de l'Intérieur un vestige intact de l'ancien régime. Jeudi soir, deux personnes ont perdu la vie à Suez, dans le nord-est du pays, lors de nouveaux affrontements entre policiers et manifestants, selon des sources médicales. Les manifestants protestaient là encore contre la mort, mercredi, de 74 personnes après un match de football à Port-Saïd. Selon ces sources, les deux hommes ont été tués par balles.