Les cours du pétrole ont fini la semaine en hausse dans le marché asiatique, poursuivant leur progression vers des cotes inédites depuis plusieurs mois, soutenus par la bonne tenue de l'économie américaine et les tensions au Moyen-Orient. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril s'appréciait de 64 cents, à 108,47 USD dans les échanges électroniques du matin. Le Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance gagnait 60 cents à 124,22 USD. "Le niveau atteint cette semaine par les cours du pétrole est une surprise", a noté Ken Hasegawa, responsable du secteur énergétique chez le courtier Newedge au Japon. Des éléments de conjoncture positifs en provenance des Etats-Unis et d'Allemagne ainsi que les "tensions persistantes en Iran sont des facteurs de soutien" aux prix du brut, a-t-il indiqué. Aux Etats-Unis, les investisseurs ont salué les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage, qui se sont maintenues à leur plus bas niveau depuis début mars 2008 lors de la semaine du 12 au 18 février. Les cours du brut restent par ailleurs nourris par les tensions sur le programme nucléaire iranien sur la nature duquel l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit remettre vendredi un nouveau rapport. Téhéran a refusé à l'AIEA l'accès au site "suspect" de Parchin, situé dans une base militaire, relançant les spéculations sur d'éventuelles visées militaires du programme nucléaire de la République islamique, comme le suspectent les Occidentaux, ce que Téhéran récuse catégoriquement. En Europe, le marché optimiste sur l'économie et dopé par l'Iran Les prix du pétrole progressaient dans un marché nerveux, mais toujours soutenu par des indicateurs économiques encourageants en Europe, ainsi que par les vives tensions au Moyen-Orient. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait, avant-hier, 124,23 dollars, en hausse de 49 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance grimpait de 54 cents à 108,41 dollars. Les prix du pétrole profitent du repli du dollar, mais surtout des tensions géopolitiques persistantes, en Syrie et dans le dossier iranien, observait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital. Téhéran menace toujours d'interrompre immédiatement ses approvisionnements d'or noir à l'Europe, bien avant la mise en place en juillet de l'embargo de l'Union européenne. Et dans le même temps, de gros consommateurs asiatiques de brut vont apparemment réduire leurs importations d'Iran, en raison des sanctions financières internationales, rappelait M. Kryuchenkov. A la suite de l'Europe, le Japon (2e plus gros client de l'Iran) aurait désormais l'intention de réduire ses importations de brut iranien de 20%, ont rapporté plusieurs analystes du secteur, citant des informations de presse. Ces pays doivent trouver des approvisionnements alternatifs, ce qui exacerbe les tensions sur le marché mondial, déjà pénalisé par l'interruption de la production au Soudan du sud, en raison d'un différend avec le Soudan voisin, et la baisse de l'offre du Yémen, affectée par les violences dans le pays. Le marché pétrolier restait par ailleurs soutenu par des indicateurs encourageants, de nature à renforcer l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués, comme les matières premières. Ainsi, l'indice de confiance des ménages de l'Université du Michigan aux Etats-Unis a été nettement revu à la hausse en février, à 75,3, selon une deuxième estimation publiée vendredi. Le marché reste cependant extrêmement nerveux, et malgré la crainte d'une escalade des tensions dans le dossier du nucléaire iranien, on peut voir des prises de bénéfices sur une petite échelle, après la nette hausse des dernières séances, avertissait Andrey Kryuchenkov. Le pétrole se rapproche des 110 dollars le baril à la clôture à New York Les cours du pétrole ont dépassé le niveau des 109 dollars le baril pour la première fois depuis mai à la clôture à New York, soutenus par les craintes pour l'approvisionnement en brut iranien, et de bons indicateurs économiques aux Etats-Unis. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a gagné 1,94 dollar par rapport à la veille sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour finir à 109,77 dollars, son plus haut niveau de clôture depuis le 3 mai. Les cours du pétrole poursuivaient ainsi leur course vers des sommets plus vus depuis le printemps dernier, le brut new-yorkais clôturant pour la première fois depuis le mois de mai au-dessus du seuil des 109 dollars. Bien évidemment, ces cours s'expliquent par les craintes entourant le dossier iranien, a commenté Phil Flynn, de PDG Best. Les chiffres plutôt baissiers des stocks américains ont été encore une fois largement ignorés, a constaté de son côté Matt Smith, de Summit Energy (Schneider Electric). Les chiffres des réserves de brut aux Etats-Unis publiés la veille par le département américain de l'Energie (DoE) avaient révélé une hausse de 1,6 million de barils lors de la semaine achevée le 17 février, trois fois plus forte que prévu par les analystes.