Le premier tour de l'élection présidentielle d'aujourd'hui en Guinée-Bissau sera supervisé par près de 180 observateurs étrangers, selon un décompte fait, avant-hier, à Bissau par Joseph Mutaboba, représentant du secrétaire général de l'ONU dans le pays. Nous n'avons pas d'équipe d'observation des élections, mais nous facilitons le travail des observateurs étrangers dont certains arrivent dépaysés, a expliqué devant la presse M. Mutaboba. Au total, 179 observateurs étrangers doivent superviser le scrutin, les plus importants effectifs étant ceux de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), avec 80 personnes, de l'Union africaine (UA) avec 44 personnes et de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) avec 24 personnes. L'Union économique et monétaire d'Afrique de l'Ouest (Uémoa) a dépêché 12 observateurs, la Grande-Bretagne dix, le Nigeria quatre, l'Afrique du Sud trois et les Etats-Unis deux. A ces superviseurs, s'ajoutent deux experts électoraux de l'Union européenne (UE). Joseph Mutaboba a rencontré les chefs des différentes missions d'observation électorale, avant-hier, au lendemain d'une rencontre avec les partenaires bilatéraux et internationaux (pays et institutions) de la Guinée-Bissau. Il a réitéré l'appel à un scrutin apaisé transparent lancé jeudi à la fois par les représentants de la communauté internationale à Bissau et par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Cet appel à l'adresse de tous les Bissau-Guinéens, acteurs politiques, forces de défense et de sécurité comme populations, vaut tant pour le jour du scrutin que pour ceux d'après, a-t-il précisé, en les invitant à respecter les résultats officiels (qui seront) annoncés par la Cour suprême. Environ 4 400 militaires et paramilitaires (sur quelque 579 000 inscrits) ont voté jeudi pour pouvoir assurer la sécurité du vote de dimanche. Neuf candidats sont en lice pour la succession du président Malam Bacaï Sanha, décédé en janvier. Cette élection est perçue comme un test pour un pays à l'histoire marquée par des violences et qui reste instable en dépit de récents progrès économiques. Le pays est également fragilisé par les activités de trafiquants de drogue qui l'utilisent comme une zone de transit entre l'Amérique du Sud et l'Europe. Les Etats-Unis ont aussi exhorté les Bissau-Guinéens à un scrutin apaisé, et à faire preuve de retenue avant, pendant et après les élections, dans un communiqué de l'ambassade américaine à Dakar, compétente pour la Guinée-Bissau, transmis avant-hier. Nous appelons également les autorités bissau-guinéennes à respecter les normes électorales internationalement reconnues afin de s'assurer que cette élection reflète la volonté des Bissau-Guinéens et indépendamment du résultat, nous sommes impatients de travailler avec le gouvernement et le peuple de la Guinée-Bissau pour assurer un progrès et une paix durable dans la région, ont-ils affirmé.