Les cours du pétrole ont fini en petite hausse, avant-hier, après une série de six baisses consécutives, à la faveur d'un indicateur encourageant aux Etats-Unis mais aussi d'un léger regain d'optimisme en Grèce. Le baril de light sweet crude pour livraison en juin a gagné 27 cents par rapport à la veille, à 97,08 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a fini à 112,73 dollars, en baisse de 47 cents par rapport à la clôture de la veille. Mardi, le cours du Brent était tombé à 110,53 dollars, un plus bas depuis début janvier. Le pétrole coté à New York a profité de statistiques assez raisonnables aux Etats-Unis ainsi que du relevé assez satisfaisant sur les inventaires publié mercredi, a commenté Bart Melek, analyste de TD Securities. Les nouvelles inscriptions au chômage ont en effet baissé aux Etats-Unis pour la deuxième semaine d'affilée, selon des chiffres publiés, avant-hier, à Washington par le département du Travail. Le ministère a indiqué que 367 000 demandes d'allocations de chômage avaient été déposées dans le pays du 29 avril au 5 mai, soit 0,3% de moins que la semaine précédente et un peu plus que le pensaient les analystes dont la prévision médiane donnait son indicateur à 365 000 nouveaux chômeurs. Le marché semble aimer ces chiffres ce qui permet de prendre une respiration après l'inquiétude pour la situation en Europe, suite aux élections du week-end en Grèce et en France, a noté Tom Bentz, de BNP Paribas. Si les réserves de brut ont augmenté pour la septième semaine consécutive, plus qu'attendu, celles d'essence ont elles reculé bien plus que prévu, baissant de 2,6 millions de barils contre 600 000 barils attendus. Celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont pour leur part reculé de 3,3 millions de barils contre 100 000 barils. Enfin, le marché a été animé par un certain optimisme par rapport à la situation en Europe, a dit M. Melek à propos des négociations en Grèce. Quatre jours après des élections législatives qui ont donné la victoire à des partis souhaitant remettre en cause la cure d'austérité imposée au pays, l'espoir reposait sur les épaules de l'ex-ministre des Finances Evangélos Vénizélos. Le chef du parti socialiste (Pasok), arrivé troisième aux élections de dimanche, organiser un dernier tour de table, avant une ultime réunion solennelle de tous les partis. Sans accord de gouvernement, la Grèce se dirige vers de nouvelles élections. Nous avons fait un premier pas, s'est félicité le dirigeant socialiste, avant-hier soir, à l'issue d'une rencontre avec Fotis Kouvelis, le chef du petit parti de gauche, Dimar. Toutefois, les investisseurs restent prudents dans leurs achats face aux incertitudes sur l'avenir de la zone euro et sur les perspectives de l'économie mondiale, a fait valoir David Morrison, analyste chez GFT Markets. Les opérateurs digéraient ainsi toujours le fait que la Chine a importé 5,42 millions de barils par jour en avril, soit 2,3% de moins que le mois précédent, ont relevé les analystes de Commerzbank, pour qui ces chiffres sont sans nul doute interprétés par le marché comme un signe de ralentissement de la demande, malgré les volumes d'importation élevés enregistrés en début d'année. Dans son ensemble, le commerce extérieur de la Chine a été fortement excédentaire en avril mais la croissance des échanges s'est encore ralentie, surtout en raison de la faiblesse des importations, tandis que les exportations continuaient de souffrir de la crise en Europe, selon des chiffres diffusés, avant-hier, par les douanes chinoises. Le brut en baisse en Asie Les cours du pétrole étaient en baisse, avant-hier, en Asie, en raison d'une hausse des stocks hebdomadaires américains de brut et de l'instabilité politique grandissante en Grèce, ont indiqué les analystes. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin perdait 8 cents, à 96,73 dollars US, dans les échanges matinaux. Le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance cédait 4 cents à 113,16 USD. "Les investisseurs continuent de craindre qu'un nouveau gouvernement grec décide de remettre en cause les remboursements de la dette, d'abandonner l'euro et de provoquer ainsi une réaction en chaîne au sein des pays dits périphériques de la zone euro", a indiqué Justin Harper, analyste chez IG Markets Singapore, dans une note. La Grèce est toujours en quête d'un gouvernement, quatre jours après des élections législatives qui ont consacré des formations hostiles aux engagements de la Grèce vis-à-vis de ses créanciers. Mercredi soir, le dirigeant de la gauche radicale grecque (Syriza), Alexis Tsipras, a annoncé qu'il renonçait à former un gouvernement. C'est à présent à Evangélos Vénizélos, chef du parti socialiste (Pasok) arrivé troisième aux élections de dimanche, d'organiser un dernier tour de table, avant une ultime réunion solennelle de tous les partis chez le chef de l'Etat. Sans accord de gouvernement, la Grèce se dirige vers de nouvelles élections. Les cours étaient également déprimés par la nouvelle hausse des réserves de brut aux Etats-Unis, annoncée mercredi par le département américain de l'Energie (DoE), a ajouté Sanjeev Gupta, chef de la branche gaz et pétrole en Asie-Pacifique chez Ernst and Young. Ces réserves ont augmenté pour la septième semaine consécutive, s'étoffant de 3,7 millions de barils contre 2 millions attendus seulement, portant l'offre en brut aux Etats-Unis à des niveaux record depuis plus de deux décennies.