Le pape Benoît XVI a déclaré, mardi, que sa visite en Turquie vise à promouvoir le dialogue et combler les différences, et ce peu avant de prendre place à bord de l'avion qui doit le conduire à Ankara où le souverain pontife entamera une visite de quatre jours à hauts risques dans le premier premier pays à majorité musulmane où il se rend. Ce voyage est "un voyage de dialogue, de fraternité et de réconciliation en cette période difficile de l'histoire", a dit Benoît XVI à l'aéroport international Léonard-de-Vinci. Le vol d'Alitalia transportant le pape a décollé vers 9h20 (8h20 GMT). Le vol à destination d'Ankara devrait durer environ trois heures. Le pape Benoît XVI a quitté Rome mardi matin pour la Turquie où sa visite, la première de son pontificat dans un pays musulman, s'annonce délicate? moins de trois mois après la violente polémique déclenchée par ses propos sur l'islam. Au cours d'une conférence de presse improvisée avant le décollage de l'avion d'Alitalia qui doit l'emmener à Ankara, Benoît XVI a affirmé que son voyage avait pour objectif "la compréhension entre les cultures". "L'objectif est un engagement pour la compréhension et le dialogue entre les cultures", a déclaré le pape qui a précisé qu'il abordait ce voyage avec "une grande confiance et espoir", qualifiant la Turquie de "pont entre les cultures" occidentale et musulmane. Le pape était arrivé à l'aéroport de Rome-Fiumicino en voiture, ayant dû renoncer à l'hélicoptère en raison du brouillard sur Rome en début de matinée. Le dispositif de sécurité à l'aéroport de Fiumicino avait été renforcé pour ce cinquième voyage pastoral à l'étranger de Benoît XVI. L'avion papal devait être escorté, selon l'agence Ansa, par des avions de chasse de l'armée de l'air italienne. Le pape est attendu à 11h00 GMT à l'aéroport d'Ankara où il rencontrera brièvement le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en partance pour le sommet de l'Otan à Riga. Cet entretien, prévu à la dernière minute par Ankara, a été qualifié de "signe très positif" par le Vatican, tandis que la presse italienne le voyait comme une tentative turque d'éviter un gel partiel des négociations sur l'adhésion du pays à l'Union européenne. Selon l'éditorial du Corriere della Sera, la visite du pape et sa rencontre avec M. Erdogan représentent "une grande occasion politique au moment où la présidence finlandaise de l'Union européenne (...) annonce l'échec des négociations sur Chypre, ce qui laisse présager d'un gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE". Soucieux d'éviter tout incident et de donner une bonne image de la Turquie, le gouvernement a mis en place un dispositif de sécurité plus important que pour la visite en 2004 du président américain George W. Bush et qui pourrait mobiliser jusqu'à 12.000 policiers à Istanbul. Les moments forts du voyage devraient avoir lieu mercredi soir et jeudi à Istanbul lors des entretiens de Benoît XVI avec le patriarche de Constantinople Bartholomée 1er, représentant spirituel des orthodoxes, et la visite du pape à la Mosquée Bleue. Benoît XVI a fait de la réconciliation avec les orthodoxes une des priorités de son pontificat.